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Leur société
Pauvres riches, condamnés à tricher !
Le projet gouvernemental d'amnistie des capitaux évadés a été l'occasion pour les porte-parole patronaux d'entonner leur trop traditionnel refrain à propos du niveau intenable de la fiscalité sur les riches en France.
Ainsi, Jean-Philippe Thierry, le PDG des AGF, pauvre hère qui ne gagne qu'un million d'euros par an, a-t-il dénoncé les "raisons pour lesquelles un certain nombre de nos concitoyens ont décidé de quitter le pays", à savoir en particulier "le niveau du barème de l'impôt sur la fortune".
Pourtant, à un taux de 1,80% pour la tranche la plus haute, et avec de multiples dérogations, on reste encore assez loin de la spoliation. Le baron Seillière, lui, n'a pas hésité à désigner clairement le coupable de l'évasion fiscale : "Si des gens sont partis avec de l'argent en trichant, c'est tout de même parce que la fiscalité est devenue tellement insupportable que beaucoup ont cru devoir le faire."
Eh oui, si de malheureux riches en viennent à enfreindre la loi, il faut le dire sans ambage, c'est tout simplement la faute de la loi. On imagine que, dans ces conditions, oser leur infliger une amende serait contraire à la justice la plus élémentaire.
Le baron Seillière, en toute logique, devrait bientôt proposer que les citoyens les plus riches soient une bonne fois pour toutes exonérés du paiement de l'impôt. Comme au bon vieux temps de la féodalité, avant la révolution de 1789...