Les conseillers financiers des bureaux de poste de la Gironde étaient en grève le lundi 3 mai afin de dénoncer les chantages au licenciement et les baisses de salaire régulières décidées par la direction.

En effet, la plupart des conseillers financiers sont employés en CDI, avec une paie constituée d'une partie fixe (1200 euros environ) à laquelle s'ajoutent des primes en fonction des produits vendus: alors que les objectifs à réaliser ont augmenté de 25% en 2004, le montant de ces primes est en diminution de 40%.

Environ 70 collègues étaient donc le 3 mai devant la direction de La Poste à Bordeaux. Mais les grilles avaient été soigneusement fermées pour l'occasion et, devant cet accueil pour le moins réfrigérant, ils ont réchauffé l'atmosphère en exigeant tout d'abord d'être reçus "tous ensemble, sinon rien", puis en mettant à profit la pause déjeuner pour pénétrer en force dans le bâtiment.

Acceptant enfin de recevoir les conseillers financiers, le directeur de La Poste de la Gironde leur a ressorti le vieux couplet de la concurrence... Pas dupes, les employés savent bien que les produits financiers proposés dans les bureaux de poste sont commercialisés grâce à des accords passés avec d'autres banques (CCF, Société Générale, Caisse d'Épargne, CNP, Caisse des Dépôts et Consignations...). Mais le faux argument de la concurrence sert surtout de prétexte à la direction pour justifier les salaires et les conditions de travail de plus en plus minables.

Conscients que les problèmes concernent la majorité des employés de La Poste et que seule une action massive et déterminée pourrait faire reculer la direction, ils ont informé leurs collègues du Centre financier de Bordeaux de leur mouvement en leur distribuant près d'un millier de tracts et ont pris la décision de contacter ceux du Centre de tri du courrier ainsi que les conseillers financiers d'autres départements dans les jours à venir.

Ces deux jours de grève nous ont permis de mieux nous connaître mais aussi de discuter des liens nécessaires à garder et à tisser pour les luttes à venir.