Bron (Rhône) : C'est la galère aux Galeries Lafayette13/05/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/05/une1867.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Bron (Rhône) : C'est la galère aux Galeries Lafayette

Jeudi 22 avril, plus de deux cents employés des Galeries Lafayette de Bron (Rhône) ont débrayé de midi à 20 heures. Cela faisait bien longtemps qu'on n'avait pas vu un tel mouvement de colère au magasin. Il faut dire que, depuis des années, la dégradation des conditions de travail et les bas salaires rendent de plus en plus pénible la vie des employés. Avec trente ans d'ancienneté, on ne gagne que 1100 euros. Et comme la majorité du personnel travaille à temps partiel, elle ne gagne qu'une misère.

La goutte d'eau qui a fait déborder le vase a été la diminution de moitié de la prime d'intéressement cette année. Cette décision a d'autant plus choqué le personnel que les syndicats ont révélé que le groupe avait un résultat net en hausse de plus de 27% cette même année. On impose donc des sacrifices à la majorité du personnel pour en distribuer les bénéfices aux actionnaires et aux dirigeants.

Un responsable du magasin a répondu au personnel mécontent: "Estimez-vous heureux, vous avez encore du travail!" Cette menace a pris tout son sens quelques jours plus tard, quand le groupe (Galeries Lafayette, Nouvelles Galeries...) a annoncé la fermeture de cinq magasins en France et la suppression de 350 à 450 emplois dans le groupe.

Les magasins lyonnais ne sont pas concernés par cette restructuration pour le moment, mais tout le personnel a compris que la direction s'attaquait à l'ensemble des travailleurs du groupe. Les débrayages qui ont suivi celui du 22 avril ont eu moins de succès, mais bon nombre d'employés restent convaincus qu'il faudra se faire entendre puisque l'argent ne manque pas, les dividendes des actionnaires ayant augmenté de 25% cette année. Le magasin Haussman de Paris, qui va supprimer 200 emplois, a touché plus de 4 millions d'euros d'exonérations de charges cette année, grâce au passage aux 35 heures.

Ce groupe utilise donc l'argent public pour créer du chômage et de la misère. Il doit rendre des comptes. Et le personnel a de bonnes raisons de les exiger.

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