Le nombre de bavures policières a doublé en 2003, du moins d'après la Commission nationale de déontologie de la sécurité (CNDS), commission qui est chargée de veiller au respect des règles régissant le comportement des personnes exerçant des activités de sécurité: police nationale, police aux frontières, administration pénitentiaire, vigiles.... Le rapport remis à Chirac cite plusieurs cas, dont celui d'un conducteur atteint d'un malaise diabétique, battu par des policiers l'ayant cru en état d'ébriété. Ils l'avaient abandonné inconscient après l'avoir volé. Conséquence directe des méthodes d'expulsions décidées par Sarkozy, deux sans-papiers, un Argentin et un Somalien, sont morts dans l'avion, suite aux brutalités des policiers qui les avaient embarqués de force.

À vrai dire, le cinéma de Sarkozy sur la "culture du résultat", réclamant du "chiffre" et du "rendement" à ses troupes, dont parlaient les journalistes et dont se flattait la droite sarkozienne, -mais pas seulement elle, puisque des hommes comme Lang étaient parmi les admirateurs de l'efficacité de Sarkozy-, n'a pas poussé les policiers à agir avec le tact et la prudence minimums.

Les seuls qui n'ont pas été impressionnés par le cinéma de Sarkozy sont les véritables criminels. Toujours d'après les statistiques du ministère de l'Intérieur, "les crimes et délits contre les personnes" ont augmenté de 10% l'an dernier après avoir déjà augmenté de 7% en 2002.

Les homicides ont progressé de 10% et les tentatives d'homicide de 17%. Bref le bilan de Sarkozy, premier flic de France, est vraiment calamiteux, même du point de vue de ses propres statistiques. À moins que ces chiffres, présentés par son successeur, soient trafiqués et soient, en quelque sorte, une peau de banane glissée sous les pieds de Sarkozy par un inconditionnel de Chirac. Un ministre de l'Intérieur chasse l'autre... Mais dans cette corporation, on connaît la méthode pour faire parler comme on le souhaite, y compris les chiffres...