Le ministre de la Santé Douste-Blazy a dévoilé son «plan canicule», sensé prémunir la population fragile en cas de grosse chaleur, et éviter des catastrophes comme celle de l'an dernier, qui avait provoqué une surmortalité de 15000 décès.

Ne parlons pas du brumisateur distribué gratuitement à chaque personne âgée. Cette mesure annoncée par le journal Le Parisien, et reprise par plusieurs autres, a été démentie par le ministère. Mais le fait qu'elle ait été prise au sérieux montre que pas grand monde, même pas les journalistes, ne s'attendait à quoi que ce soit d'important de la part du gouvernement.

Car la débauche d'énergie dépensée pour lancer ce plan cache très mal le vide, le bla-bla, le côté dérisoire de ce qui est proposé.

Par exemple, le ministre a doctement défini les niveaux d'alertes canicule, en fonction des températures du jour et de la nuit, et demande à la météo nationale de prévenir rapidement ses services. Il fallait au moins un plan canicule pour prévoir ce coup de téléphone.

Dans la même veine, il a pu parler de «comités» locaux, départementaux, ou national. Par exemple, au niveau d'alerte 3 (sur 4), un «numéro vert canicule» national sera mis à disposition du public, ou une brochure d'information sur les premiers gestes. Quelle imagination dans l'anticipation!

Par contre, pour les mesures nécessaires, indispensables, rien n'a été fait, et rien ne sera fait. Même pas l'installation des climatiseurs pour qu'il y ait au moins une salle fraîche par établissement accueillant des personnes âgées. Cette mesure avait été promise par Mattei, le prédécesseur au ministère de la Santé, mais elle ne pourra pas être mise en oeuvre cette année, car les budgets n'ont pas été débloqués.

Et la création de lits dans les hôpitaux? Et l'ouverture d'établissements corrects et équipés pour personnes âgées en nombre suffisant? Et la création de postes dans ces hôpitaux et établissements pour s'occuper des vieux? Quelle catastrophe sanitaire le ministre attend-il pour s'occuper enfin de la santé?