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Leur société
Magasins : Sarkozy pour le travail du dimanche
Dans son intervention télévisée du mardi 4 mai, Sarkozy a avancé l'idée d'un assouplissement de la réglementation concernant l'ouverture des magasins le dimanche, dans la perspective affichée, en filigrane dans son discours, de «relancer la consommation». Actuellement, à l'exception des commerces alimentaires, qui ont l'autorisation d'ouvrir le dimanche matin, la loi permet aux autres commerces de détail d'ouvrir leurs portes cinq dimanches par an. Le ministère de l'Économie envisagerait la possibilité de doubler ce nombre.
«Relancer la consommation»? Mais, comme le dit un dirigeant de la fédération CFTC du commerce, «c'est absurde. Si vous avez 1000 euros à dépenser dans le mois, vous ne dépenserez pas plus parce que les magasins sont ouverts le dimanche». Le meilleur moyen de relancer la consommation serait en premier lieu de faire baisser le nombre de chômeurs et d'augmenter les salaires de ceux qui ont un emploi. Mais cette possibilité-là, ni Sarkozy ni le gouvernement auquel il appartient ne l'envisagent.
S'il se concrétisait, ce projet n'aurait aucun impact sur la consommation. Nombre de commerçants ne se déclarent pas favorables à une telle mesure et certains, même, ont avoué être revenus sur les cinq ouvertures dominicales, jugées plus contraignantes pour eux, et plus coûteuses que bénéfiques.
Même s'il n'est pas aberrant que des magasins soient ouverts le dimanche, qui n'est pas plus sacré que n'importe quel jour de la semaine (les transports en commun et d'autres activités utiles à la collectivité fonctionnent bien!) si cela peut être utile à la population et si ce sont les travailleurs qui décident dans quelles conditions se fait cette ouverture, toute décision en ce sens imposée par le gouvernement risque de se faire au détriment des salariés qui travaillent dans ce secteur, à qui on ne laissera pas toujours le choix.
En instillant l'idée qu'il serait souhaitable pour la bonne marche des affaires que les règles concernant le travail hebdomadaire des salariés soient assouplies, qu'il y ait plus de flexibilité dans les horaires, les déclarations de Sarkozy s'inscrivent dans une démarche visant à la déréglementation de ce qui limite encore les pleins pouvoirs des patrons. Et, de ce point de vue, ce n'est pas un progrès pour les travailleurs en général.