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Hôpital de Saint-Affrique (Aveyron) : L’État a reculé
La population de Saint-Affrique et celle des villes voisines de l'Aveyron ont obtenu que le service de chirurgie de leur hôpital soit rétabli à l'essai pour les deux ans à venir. Les habitants devront donc rester vigilants mais peuvent d'ores et déjà être fiers d'avoir fait reculer le gouvernement.
À plusieurs reprises ces derniers temps, le personnel et les usagers de l'hôpital avaient manifesté à plusieurs centaines pour crier leur opposition au projet gouvernemental de fermeture progressive de leur hôpital. Ils ont manifesté mardi 20 avril à Toulouse, ville dont le maire, Douste-Blazy, est depuis peu ministre de la Santé. Et à nouveau le dimanche 25 avril, où ils se sont rassemblés à 400 devant l'hôpital de Saint-Affrique lui-même.
C'est depuis plus d'un an que les protestations se multipliaient, depuis qu'en 2003, le gouvernement et l'ARH (l'Agence régionale d'hospitalisation) avaient décidé qu'un site unique hospitalier pour le sud de l'Aveyron était suffisant, prétextant que l'hôpital de proximité de Saint-Affrique n'était pas rentable et qu'il fallait transférer ses activités à l'hôpital de Millau.
La mise en application de ce plan s'était traduite par la fermeture des lits de chirurgie de Saint-Affrique. Ce coup de force avait soulevé l'indignation, plusieurs manifestations importantes avaient eu lieu, ainsi que des grèves de la faim. Pour calmer tout le monde, le gouvernement avait promis à l'époque des rallonges budgétaires d'une part, d'autre part de réexaminer le problème après un rapport commandé à l'IGAS (l'Inspection générale des affaires sociales).
Ce rapport a été rendu public il y a peu, et la préfète de l'Aveyron l'a présenté comme «un rapport d'exception qui prend en compte les impératifs de sécurité sanitaire et d'aménagement du territoire». Ce rapport venant d'une agence gouvernementale ne faisait que justifier les choix gouvernementaux de l'an dernier, dont celui d'avaliser le projet de construire une aile d'hospitalisation «privée» dans l'hôpital de Millau.
Le choix de fermer nombre d'hôpitaux de proximité s'inscrit dans le projet gouvernemental de faire des économies à grande échelle. Ces choix sont inadmissibles et ne méritent que les protestations de la population qui, cette fois, a pu faire reculer l'administration et l'obliger à prendre en compte les intérêts des habitants qui refusent que les maternités et les hôpitaux de proximité disparaissent.