Générale des Eaux : En lutte pour les salaires06/05/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/05/une1866.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Générale des Eaux : En lutte pour les salaires

À la Générale des Eaux, une grande entreprise qui règne sur le marché extrêmement profitable de l'eau, les salaires sont gelés depuis trois ans, tandis qu'une partie de la prime d'intéressement et de la prime de productivité est bloquée. Explication de la direction: il faut faire des sacrifices pour redresser la situation de l'entreprise après les erreurs de la période où Jean-Marie Messier était le patron... Eh bien justement, les travailleurs en ont assez de payer pour la politique menée par leurs patrons, parmi lesquels un Messier, auquel personne n'a demandé de prendre sur sa fortune pour réparer ses erreurs!

D'après la direction elle-même, le chiffre d'affaires de la branche Eau France est en progression de 4,2% pour 2003 et elle a le culot de proposer 0,5% d'augmentation des salaires et 0euro de rattrapage du pouvoir d'achat.

Ces «propositions» ont été prises comme une provocation par les travailleurs et, dès le mois de mars, à l'appel de l'intersyndicale, des assemblées générales se sont tenues dans toute la France. Regroupant les travailleurs des différentes agences régionales, qui sont dispersés sur plusieurs sites, ces assemblées ont préparé la lutte pour réclamer 5% d'augmentation des salaires pour 2004 et 1000 euros de prime de rattrapage du pouvoir d'achat pour l'année 2003. L'importance et la profondeur du mouvement varient suivant les régions. Ainsi, sur l'agence Val de Somme, qui regroupe plusieurs sites de Picardie et du Nord, une large majorité des 108 travailleurs se sont mis en grève totale depuis le lundi 26 avril et ont entrepris plusieurs actions pour faire connaître leurs revendications et se faire entendre.

Mercredi 28 avril, à Abbeville, ils ont organisé une opération de filtrage de la circulation sur l'un des grands ronds-points de la ville, s'attirant les manifestations de sympathie des automobilistes. Ils étaient en manifestation à Ault la veille et avaient prévu d'aller se faire entendre à Amiens le lendemain, faisant ainsi le tour des sites sur lesquels ils interviennent.

La Générale des Eaux se croit tout permis: elle fait payer des tarifs exorbitants aux usagers d'un côté et de l'autre, elle refuse aux travailleurs le simple rattrapage de l'inflation sur leurs salaires. Cette fois-ci elle est tombée sur un os et son baratin sur les sacrifices nécessaires ne passe plus.

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