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Dans les entreprises
Freescale (ex-Motorola, Toulouse) : Dégradation des horaires
Il y a quelques mois, la direction annonçait la décision du groupe Motorola de se séparer de sa branche semi-conducteurs (fabrication de puces électroniques). Ce secteur emploie 26000 personnes dans le monde et regroupe en France l'usine de Toulouse et sa filiale de Crolles en Isère, associée à STMicroelectronics et Philips. La direction avait juré que cette séparation ne changerait rien.
Pourtant, avant même que le nouveau nom de Freescale attribué à ce secteur soit effectif, elle annonçait sa volonté de modifier les horaires des équipes de week-end avec pour objectif d'honorer, sans devoir embaucher, une nouvelle commande qui représenterait 20% de production supplémentaire. Son plan -qui ne concerne pour l'instant que les équipes de production en week-end- consiste à supprimer une de ces équipes et à allonger la durée du travail des deux équipes restantes. Parallèlement, la direction a lancé un «PSE», Plan de Sauvegarde (entendez suppressions) des Emplois. En effet, ceux qui refuseront leur nouvelle affectation seront licenciés.
Les nouveaux horaires sont hallucinants! Une équipe travaillerait deux fois 12 heures en horaires de jour samedi et dimanche, l'autre équipe travaillerait trois fois 11 heures 30 en horaires de nuit les vendredi, samedi et dimanche, avec des périodes de repos d'à peine plus de 11 heures. De nombreux travailleurs de week-end habitent dans un rayon de 60 à 100 km. Les risques d'accident de trajet seraient considérablement aggravés.
Cette annonce brutale, au début des vacances de Pâques, a fait l'effet d'une bombe. Les deux week-ends suivants, de nombreux travailleurs étaient en congé mais dès la rentrée, une pétition a recueilli 168 signatures sur les 270 travailleurs présents des équipes de week-end pour demander le retrait du projet. La majorité des travailleurs est résolument opposée à cette dégradation considérable de ses horaires de travail, incompatible avec la vie de famille ou toute vie sociale. Ils refusent de travailler l'équivalent d'un temps plein concentré sur trois nuits. D'autres, qui ont actuellement une activité professionnelle en semaine en complément de leur travail de week-end, pensent qu'ils vont pouvoir abandonner cette activité grâce à l'augmentation de 75% du salaire (et de temps travaillé) que représente ce projet. Mais combien de temps supporteront-ils trois nuits de 11 heures 30?
Ces deux derniers week-ends, les débrayages se sont succédé sur deux des trois équipes. Régulièrement, des travailleurs s'invitent aux réunions de négociation où les syndicats leur font une place. Ils peuvent ainsi dire leur fait au patron et faire le compte-rendu des discussions à leurs camarades. Actuellement, les positions sont tranchées, le patron ne veut rien céder et fait le chantage à l'avenir du site. Mais ces débrayages à répétition lui posent un problème. Par contre, le syndicat FO a déjà annoncé qu'il signera cet accord, comme d'habitude. Seule la détermination des travailleurs en lutte peut faire capoter ce projet.