Europe : Les lobbys patronaux06/05/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/05/une1866.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Europe : Les lobbys patronaux

De 518, il y a dix ans, le nombre des députés européens a été porté à 626 lors de l'élection européenne de 1999. Avec l'«élargissement» de l'Europe, il va passer à 665.

Ces élus européens sont loin de représenter réellement, comme l'affirme la formule hypocrite consacrée, «les peuples d'Europe». Non seulement, sauf rares exceptions, ils ne proviennent pas de la classe ouvrière, ni même de milieux populaires, mais ils défendent, de façon la plupart du temps affichée, les mêmes intérêts que les élus des parlements nationaux: ceux de la bourgeoisie, tout particulièrement ceux du grand capital.

Ce dernier est personnellement représenté à Bruxelles et Strasbourg, notamment par des députés européens qui appartiennent à la bourgeoisie. Mais, de plus, il a des moyens de se faire entendre en pesant de tout son poids, y compris de façon directe et institutionnalisée par les autorités européennes.

Ainsi, il existe ce qu'on appelle «les groupes d'intérêts accrédités auprès du Parlement européen». Ce sont, dans leur immense majorité, la représentation de groupements patronaux et de sociétés le plus souvent multinationales. Pas moins de 4200 de ces groupes sont officiellement présents au Parlement européen, beaucoup avec plusieurs représentants. Quand ils ne rencontrent pas personnellement les élus européens (sans parler des commissaires et autres hauts fonctionnaires), ils les abreuvent de courriers, fax et courriels dans lesquels ils leur indiquent par le menu, à l'occasion de chaque décision ou vote concernant leurs intérêts, quels points rejeter, amender ou accepter.

Parcourir la liste de ces «groupes d'intérêts», c'est ouvrir le bottin du monde de la finance et de l'industrie. Disponible sur le site internet du Parlement européen (http:// www2.europarl.ep.ec/lobby), elle fait 94 pages! Mais cela ne donne encore qu'une faible idée du poids de ces lobbys et des intérêts patronaux auprès des organismes dirigeants de l'Union européenne.

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