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Leur société
Encore un numéro de Sarko
En fin de compte, ce qu'il y a à retenir de l'interview télévisée de Sarkozy du mardi 4 mai, annoncée à son de trompe comme un événement, c'est la mise en scène. Encore que, sur ce plan, on commence à avoir l'habitude. L'homme a changé de fonction et de ministère, mais ni de procédés ni d'ambitions affichées.
Il a, tout comme il le faisait dans le rôle de premier flic de France, tenu à se donner l'image de défenseur de tous les Français, et autour de cela, celle du champion de la France qui tient son rang et qui gagne. Comme Zidane, aurait dit Chirac, encore que ce dernier ait perdu tous ses derniers matchs. Il y a donc d'un côté une petite phrase pour les travailleurs, ceux de l'Alstom de La Rochelle qui l'avaient interpellé lors de sa récente visite dans cette ville, pour saluer leur mérite (variante à peine renouvelée de la «fracture sociale» de Chirac) mais surtout leur dire qu'en matière d'augmentation de salaire, il leur faudrait prendre patience. Oubliés par contre, les milliers de licenciés que ce groupe, qu'il présente comme l''un des plus beaux fleurons de «notre» industrie, s'apprête à laisser sur le carreau. Il se dit prêt à ne pas le laisser démanteler, comme s'il avait plus de pouvoir que ses prédécesseurs sur les décisions des grands groupes financiers et industriels Mais il les laisse «dégraisser» selon leur bon plaisir.
Pour le reste, sous prétexte, a-t-il dit, de relancer la consommation, Sarkozy envisage de favoriser la transmission des biens des générations anciennes aux plus jeunes. Un cadeau, un de plus à ceux qui possèdent.
Cela ne relancera pas la consommation, c'est évident et il le sait parfaitement. Cela ne fait même pas illusion, mais cela permet à Sarkozy de se donner l'image d'un ministre entreprenant, d'aucuns disent remuant ou agité. Mais le numéro du petit Nicolas n'incitera personne à croire, ou à croire de nouveau, au Père Noël.