Chômeurs en fin de droits : Les radiés de l’ASS attendent toujours06/05/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/05/une1866.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Chômeurs en fin de droits : Les radiés de l’ASS attendent toujours

Après les élections régionales, Chirac avait promis que le nouveau gouvernement allait revenir sur la décision, prise quelques mois auparavant, de priver totalement ou partiellement des centaines de milliers de chômeurs de l'allocation spécifique de solidarité, l'ASS.

Cette allocation était jusque-là versée sans condition de durée à près de 400000 chômeurs qui n'avaient plus droit aux allocations de base. Elle était majorée de près de 40% pour les plus de cinquante-cinq ans. Depuis la décision de Raffarin-Fillon, l'ASS devait être supprimée au bout de deux ans (trois ans pour ceux qui la touchaient déjà), à l'exclusion des plus de cinquante ans. Mais de plus, les majorations pour les plus de cinquante-cinq ans étaient supprimées.

Pour Chirac et Raffarin, cette mesure avait surtout l'avantage de plaire à l'électorat de droite le plus borné. Mais, prise parallèlement à la réduction des durées d'indemnisation des chômeurs depuis début 2003, qui est maintenant de 23 mois maximum pour les moins de cinquante ans, et qui a été proportionnellement encore plus fortement réduite pour les plus de cinquante ans, elle avait soulevé un tollé légitime du côté des chômeurs, privés de tout ou partie de leurs ressources.

Aujourd'hui, malgré la promesse de réexamen de cette mesure, rien ne se passe et les chômeurs en fin de droits sont toujours spoliés. Pourtant, il suffirait d'une simple décision du gouvernement et du bouillant ministre du Travail, Borloo. Ce dernier vient seulement de déclarer au journal Le Parisien qu'il envisageait de remettre sur la table la situation globale des titulaires du RMI, de l'ASS et de quelques autres, sans préciser s'il s'agissait de rétablir les droits passés ou de les limiter à nouveau, ou bien de préparer un autre coup tordu pour tous.

Il est vrai que ce ne serait pas la première fois que Chirac ne se sentirait pas engagé par les promesses qu'il vient de faire.

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