Avec un sens publicitaire indéniable, le nouveau ministre des Finances vient d'envoyer une lettre à ses collègues du gouvernement pour leur demander impérativement de ne pas dépasser les crédits que le budget de cette année leur accorde. Il n'y aura pas de rallonge budgétaire, signale-t-il, pour faire face à des dépenses non prévues, ils devront donc mettre en réserve une partie de leur budget. Sarkozy annonce vouloir geler de cette façon 7 milliards d'euros.

Ce projet a immédiatement entraîné un petit charivari entre les ministres concernés, sur le thème: «Pour les autres pourquoi pas, mais pas pour mon ministère». Cette polémique a en particulier donné lieu à une belle empoignade entre Alliot-Marie, ministre de la Défense, MAM pour les intimes, et l'ambitieux Sarko, qui aurait voulu, imaginez donc, imposer à «son» budget de la Défense un milliard d'économies! Si cela se faisait, la population n'aurait pas à s'en plaindre. Mais l'issue de cette algarade au sein de ce gouvernement de droite n'est pas connue. Pour l'instant, seuls le ministère des Affaires étrangères et, actualité oblige, ceux chargés des intermittents et des chercheurs seraient épargnés!

Mais que tout cela se traduise au final par de nouvelles restrictions à l'encontre des services publics, puisque tous les autres ministères sont dans la ligne de mire de Sarkozy, des Affaires sociales à l'Éducation nationale, c'est fort probable. Les injonctions de Sarkozy à ses collègues, si elles se concrétisaient, ne feraient qu'ajouter aux mesures d'austérité prises par les gouvernements Raffarin I, II et maintenant III.

En tout cas, Sarkozy en a profité pour faire un nouveau show publicitaire. Pendant des jours, il aura réussi à faire que des commentateurs parlent et reparlent de lui.