Intermittents : Toujours vigilants28/04/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/04/une1865.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Divers

Intermittents : Toujours vigilants

Le nouveau ministre de la Culture et de la Communication, Donnedieu de Vabres, aura échappé aux sifflets lors de son passage éclair dans la soirée du 24 avril au 28e Printemps de Bourges.

Il a en effet, contrairement à son prédécesseur, Aillagon, déclaré sa volonté de trouver des solutions au régime d'indemnisation des intermittents du spectacle et annoncé qu'il lui fallait, pour cela, «une dizaine de jours pour mettre sur la table un certain nombre de propositions».

Les intermittents ont décidé de lui laisser le délai qu'il réclame mais, comme l'a dit un de leurs représentants, «nous ne pourrons pas attendre indéfiniment». Les intermittents ne veulent pas renoncer à leurs revendications, exigeant notamment de revenir au statut antérieur qui leur permettait de percevoir les indemnités de chômage quand ils avaient effectué 507 heures de travail sur douze mois (au lieu de dix mois pour les techniciens et dix mois et demi pour les artistes prévus dans le nouveau protocole); ils revendiquent également la même durée d'indemnisation qu'auparavant (douze mois au lieu de huit) et la suppression du nouveau mode de calcul des heures travaillées, qui pénalise les femmes enceintes et les malades.

Le ministre voudrait éviter que, comme l'an passé, les festivals soient perturbés, le festival de Cannes, qui s'ouvre dans une quinzaine de jours, n'étant que le premier d'une longue série... Mais s'il avait eu l'intention de retirer purement et simplement le protocole contesté, il l'aurait déjà annoncé et il se garde bien de dire aujourd'hui ce sur quoi il est prêt à reculer.

Alors s'il cherche à gagner du temps, les intermittents ne sont sans doute pas disposés à lui en laisser beaucoup et ce n'est en effet pas le moment de relâcher la pression. Le fait que le ministre se soit vu obligé de revoir sa copie est un encouragement. Les intermittents du spectacle ont eu raison de ne pas se laisser faire, raison de ne pas avoir faibli dans leur mobilisation qui dure depuis plus d'un an. Et ils auront raison de continuer pour faire, de ce premier recul du ministre, un succès pour leur lutte!

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