Les travailleurs de la société Penauille, qui nettoient une partie des hôpitaux de Marseille, étaient en grève depuis plus de cinq semaines à Sainte-Marguerite et à La Timone. Leurs revendications portaient sur des embauches, afin d'être moins écrasés par les charges de travail, et sur la nécessité d'avoir du matériel et des tenues de travail pour effectuer leur service.

La grève devait prendre fin le 21 avril. Un protocole d'accord avait été proposé aux grévistes, qui l'ont accepté: deux employés passaient en embauche définitive, d'autres avaient leur quota d'heures augmenté, ce qui permettait de répartir le travail un peu mieux. D'autre part la direction s'engageait à fournir les tenues et le matériel, c'est-à-dire des produits de nettoyage et des serpillières ad hoc.

Mais si à l'hôpital de Sainte-Marguerite le travail reprit, il n'en fut pas de même à l'hôpital de La Timone car le protocole d'accord n'était absolument pas respecté par la direction de la société Penauille.

Le premier jour de la reprise les produits n'étaient pas dans les chariots, les tenues promises étaient absentes et l'attitude du responsable de site exécrable. De sa propre initiative, celui-ci avait décidé de destituer deux chefs qu'il jugeait trop favorables aux grévistes!

Pour continuer, ce responsable arrivait systématiquement en retard presque tous les matins, faisant attendre les nettoyeurs. Il les interpellait alors grossièrement en leur demandant s'ils étaient ou pas en grève. Et lorsque ceux-ci demandaient l'application du protocole en ce qui concerne le kit de nettoyage, le responsable refusait d'ouvrir le local. Le protocole de reprise de travail précisait bien pourtant, dans une annexe, le contenu obligatoire des chariots de nettoyage.

Cette attitude désinvolte a choqué jusqu'à la direction de l'hôpital. La direction locale de Penauille est particulièrement agressive, puisqu'elle ne tolère pas que les travailleurs demandent au minimum le respect de ce qui est signé.

Le travail n'a donc pas repris le lundi 21 avril à l'hôpital de La Timone, uniquement du fait de l'attitude de ce responsable de site. La direction de l'hôpital, présente, a dû elle aussi constater la défection de Penauille.