Personnes âgées : Peu de changements, mais Falco se protège des critiques22/04/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/04/une1864.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Personnes âgées : Peu de changements, mais Falco se protège des critiques

À quatre mois du début de l'été, le secrétaire d'État aux Personnes âgées, Hubert Falco, s'est récemment inquiété des retards pris dans l'équipement des 10000 maisons de retraite pour lutter contre les fortes chaleurs.

Après la canicule de l'été dernier, qui a fait près de 15000 victimes, principalement parmi les personnes âgées, l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) préconisait que ces établissements s'équipent d'un système minimal de rafraîchissement ou de climatisation. L'attitude du gouvernement durant la crise de l'été 2003 ayant été largement critiquée, Falco a donc répercuté les recommandations de l'Igas dans une circulaire récemment adressée aux responsables des maisons de retraite et fixant comme objectif au moins 80% d'établissements équipés d'une pièce rafraîchie d'ici juin.

Or, d'après le ministère, seulement 54% des maisons publiques et 68% des maisons privées ont pris l'engagement de s'équiper d'ici l'été. Le principal obstacle réside dans le coût d'une telle installation (entre 10000 et 30000 euros). Car si le ministre se montre directif en matière d'équipement, il s'est bien gardé de débloquer les crédits nécessaires, déclarant qu'«il faut trouver les moyens dans les budgets de chaque établissement». Tout juste a-t-il promis «d'étudier les dossiers des établissements qui ne pourraient pas effectuer les travaux pour des raisons financières».

Certes, compte tenu de la diversité de leurs statuts, toutes les maisons de retraite ne sont pas logées à la même enseigne. Pour les groupes financiers qui ont investi dans le secteur privé, cette activité est même très lucrative. Et s'ils rechignent à dépenser quelques milliers d'euros pour s'équiper, c'est pour ne pas écorner les dividendes de leurs actionnaires. En revanche, bon nombre d'établissements publics, mutualistes ou associatifs, qui ont déjà du mal à joindre les deux bouts avec le budget qui leur est alloué, ne peuvent financer de tels travaux sans une rallonge budgétaire. Comme l'explique le représentant de la Fédération hospitalière de France, ces établissements doivent demander «l'aide financière des Conseils généraux, qui réagissent différemment selon les départements», certains acceptant de financer au moins en partie les travaux, d'autres pas.

En fait, en imposant de nouvelles normes aux établissements accueillant des personnes âgées, Falco et le gouvernement cherchent à se dédouaner au cas où l'on devrait affronter une nouvelle canicule. Mais, en ne donnant pas aux établissements publics et assimilés les moyens de s'équiper et d'embaucher le personnel qui manque pour assurer leur bon fonctionnement, ils ne permettent pas d'anticiper sur une prochaine catastrophe.

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