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Dans les entreprises
Nos lecteurs écrivent : Les intermittents dans la rue
Les intermittents du spectacle appellent à manifester à Paris, le lundi 19 avril à 16 heures du nouveau siège du Medef (55, avenue Bosquet, métro École Militaire) jusqu'au ministère de la Culture (métro Palais-Royal).
Le nouveau protocole qui régit notre système d'assurance- chômage, signé par le Medef, la CFDT et la CGC, est entré en vigueur depuis le 1er janvier, et déjà des centaines d'intermittents qui croyaient avoir travaillé suffisamment pour toucher une allocation se retrouvent sans rien du jour au lendemain. Chaque jour, les économies programmées par le Medef se traduisent par de nouveaux exclus.
Après la défaite électorale de la droite aux régionales, Chirac a fait mine de s'émouvoir du sort des artistes, "en particulier des jeunes". Il a entrouvert la porte, mais s'est bien gardé d'aller plus loin et d'imposer quoi que ce soit au Medef, qui est notre interlocuteur dans cette affaire - le ministre de la Culture n'étant là que pour "avaliser" les accords.
Nos neuf mois de lutte, de grèves et d'occupations, n'ont pas jusqu'ici réussi à faire plier le Medef, qui tente d'imposer des économies drastiques sur notre régime d'assurance-chômage.
Le Medef prétend depuis le début que ce régime est en déficit de 830 millions d'euros par an. Mais ni lui ni l'Unedic qu'il dirige ne sont capables de fournir la moindre statistique fiable sur ce "déficit", ni même le nombre exact d'intermittents indemnisés.
Le véritable scandale n'est pas le déficit, c'est la façon dont le patronat, audiovisuel notamment (France 2, France 3, Canal +, etc.), et toutes les entreprises de productions qui gravitent autour utilisent l'intermittence pour ne pas avoir à payer de véritables CDI et profitent ainsi de la situation précaire de leur personnel.
La coordination des intermittents et la CGT-Spectacles ont fait des contre-propositions pour réformer ce régime d'assurance- chômage et mettre un terme aux abus de toutes ces entreprises qui déclarent toute l'année des salariés "intermittents".
Mais comme par hasard, l'Unedic (actuellement présidée par le Medef) s'est déclarée incapable d'expertiser les contre-propositions des intermittents, trouvant certains modes de calcul trop complexes! C'est curieux: dès qu'il ne s'agit plus d'encaisser, les patrons sont tout à coup fâchés avec les chiffres.
Mais les intermittents ne se sont pas battus pour baisser les bras maintenant. De l'argent, il y en a. Le Medef est bien placé pour le savoir. Il faut aller le secouer un bon coup!
Un comédien intermittent du spectacle