Melun (Seine-et-Marne) : Les Roms à nouveau menacés d'évacuation16/04/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/04/une1863.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Melun (Seine-et-Marne) : Les Roms à nouveau menacés d'évacuation

Si le drame de l'incendie d'une caravane dans lequel récemment deux adolescentes roms ont péri à Lyon a suscité un certain émoi, et amené les autorités locales à prendre quelques mesures, la prise en compte de la détresse humanitaire dans laquelle vit la communauté rom n'est guère allée au-delà.

À Melun, en Seine-et-Marne, les autorités, préfecture en tête, continuent de traiter par le mépris les quelques centaines de Roms qui vivent dans les champs et les bois voisins.

Les tentatives de leur faire évacuer les terrains qu'ils occupent doivent reprendre dans les jours qui viennent, avec la fin de l'hiver et l'application des jugements prononcés par les tribunaux (les dates limites ont été fixées au 13 avril pour ceux du bois de Montaigu, à fin juin pour la Mare aux diables).

Pas d'eau, pas d'électricité pour la plupart, pas de sanitaires, des caravanes tellement délabrées qu'elles ne peuvent plus bouger des champs de boue où elles ont passé quelques mois, des régularisations refusées, la crainte des descentes de police, voilà dans quelles conditions vivent ces Roms venus de Roumanie, victimes là-bas de la misère et de discriminations, voire de persécutions.

Sans l'aide d'un collectif de soutien composé de quelques bénévoles, leur situation serait encore plus dramatique. La préfecture refuse même d'examiner tout dossier de demande de régularisation et les mairies se renvoient la balle.

Le 8 avril avait lieu non loin de Melun, à Lieusaint, l'inauguration d'un campement pour les gens du voyage, sur un terrain dont des Roms ont été expulsés il y a un an.

Les Roms, qui y sont maintenant refusés, sont venus manifester leur indignation. Lieusaint et le SAN de Melun- Sénart (majorité socialiste) disent qu'ils ont assez fait pour les Roms en signant, il y a deux ans, une convention d'intégration pour une vingtaine de familles, et que c'est aux communes de l'agglomération de Melun de faire de même. Mais même si cela est vrai, ce n'est pas une raison pour se laver les mains de ce que deviennent les autres familles.

Dans quelques semaines, à l'occasion des élections européennes, les responsables politiques de droite comme de gauche vont sans doute faire de belles phrases sur la construction européenne... Une Europe dans laquelle erre la communauté rom chassée de partout et où des millions de pauvres de toutes nationalités vivent dans le besoin et la souffrance.

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