L'île de Malte, 400000 habitants, située en Méditerranée entre Sicile et Tunisie, figurera parmi les pays nouveaux adhérant à l'Union européenne le 1er mai prochain. Il n'en subsiste pas moins à Malte ce qui était la règle dans bon nombre de pays il n'y a pas encore si longtemps: l'Église catholique prétend dicter sa loi à chaque femme et à chaque homme.

Le divorce y est interdit. Les couples qui ne veulent plus vivre ensemble et osent tout de même transgresser cet interdit se heurtent à un certain nombre de complications, pour eux et pour les enfants nés d'une autre union. La seule possibilité pour rompre officiellement un mariage est de demander la séparation de corps devant un tribunal ecclésiastique! Celui-ci a un délai de trois ans pour se prononcer et c'est seulement ensuite que les autorités civiles enregistrent la séparation.

L'Église catholique prétend aussi mettre son grain de sel dans la culture. Un "bureau de classification" -en réalité bureau de censure- peut interdire ou modifier le texte de pièces de théâtre et il a aussi son mot à dire pour les films.

C'est sans doute à cause des charmes particuliers de cette île que le Vatican a choisi d'y réunir en octobre prochain un congrès mondial du clergé sur le thème: "Prêtres ... forger des saints du troisième millénaire". L'obscurantisme peut s'en donner à coeur joie tandis que les libertés individuelles élémentaires sont sous contrôle.