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Leur société
Les loyers flambent : Un toit, c'est un droit!
Les loyers continuent de flamber. Selon l'Observatoire des loyers de l'agglomération parisienne (OLAP), la hausse moyenne dans la capitale a atteint 3,7% en 2003, mais elle s'établit à 10,5% pour les relocations. À l'occasion d'un changement de locataire, en effet, le propriétaire est libre de fixer le montant du loyer. Et compte tenu de la pénurie de logements à louer qui sévit partout en Ile-de-France, les propriétaires ne se gênent pas.
Sur les cinq dernières années, la flambée des prix atteint près de 46% dans la capitale, mais la banlieue n'est pas épargnée, avec des augmentations de plus de 6% pour les relocations en 2003. En province, la plupart des grandes agglomérations subissent la même dérive.
Les bailleurs privés ou institutionnels (banques, compagnies d'assurances) ne sont pas seuls en cause: les sociétés de HLM ne sont pas en reste. Pour justifier les augmentations, elles s'appuient sur des travaux de rénovation effectués ou tout simplement sur l'évolution de l'indice Insee du coût de la construction. Or cet indice de référence, le plus fréquemment retenu pour la révision des loyers, augmente de 2 à 3% par an depuis plusieurs années.
Cette évolution contraint les salariés, dont les ressources sont loin de suivre dans les mêmes proportions, à se loger de plus en plus mal ou de plus en plus loin, quand elle ne les met pas en situation de ne plus pouvoir faire face aux quittances. Pour les plus démunis, le loyer absorbe actuellement un tiers de leurs revenus.
Le problème n'est pas nouveau, mais la crise s'aggrave au fil des ans. Et aucun gouvernement ne veut prendre les mesures qui s'imposent, telles qu'un véritable blocage des loyers et la fixation de prix ne pouvant pas être dépassés. Parallèlement, il faudrait que l'État débloque immédiatement les crédits nécessaires pour construire les centaines de milliers de logements sociaux qui manquent (300000 en Ile-de-France, 1million sur l'ensemble du territoire). Cela permettrait de satisfaire le droit pour tous à un logement correct, tout en créant des emplois.
À condition que cela fasse partie des priorités du gouvernement, ce qui n'est pas plus le cas de Raffarin III que de ses prédécesseurs.