La Poste - Recette Principale de Lyon : À guichets fermés16/04/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/04/une1863.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

La Poste - Recette Principale de Lyon : À guichets fermés

La grève des guichetiers et des caissiers de la Recette Principale de la Poste, à Lyon, a commencé lundi matin 5 avril. À part celui des instances, les guichets sont restés fermés pendant quatre jours. Les grévistes protestaient contre le projet de la direction de supprimer neuf positions de travail (ce qui correspond à celle de onze emplois sur cinquante) et de travailler un samedi sur deux au lieu de un sur trois jusqu'à présent.

De plus, la direction voulait réintroduire les "retours", c'est-à-dire faire revenir un après-midi par mois des agents qui avaient déjà effectué leur vacation le matin.

La grève a été suivie par au moins 80% du personnel concerné. Ce pourcentage n'a pas varié du début à la fin du mouvement. La direction a bien sûr tenté de minimiser, en parlant devant les médias de 50% de grévistes seulement, pourcentage qu'elle obtenait en incluant dans le personnel concerné certains cadres de direction et aussi... les femmes de ménage qui n'avaient absolument rien à voir avec le problème!

Mais il est assez vite apparu que cette grève était pour le moins gênante pour la direction: la Recette Principale est le plus gros bureau du centre de Lyon et la médiatisation du conflit par les télés et la presse ne lui plaisait guère.

Soutenus par les syndicats CGT, CFDT et FO, les grévistes se sont réunis chaque jour en assemblée générale, allant chaque jour tous ensemble voir la direction. Mardi 6 avril, ils étaient reçus très rapidement par la direction départementale, ce qui est inhabituel. Celle-ci cependant ne lâchait rien, se contentant de gagner du temps en demandant aux grévistes de lui faire des propositions "meilleures que les siennes"!

Compte tenu des départs en retraite et des mutations à prévoir, les grévistes ont demandé qu'il n'y ait pas de départs non volontaires, et que ceux d'entre eux qui travaillent en après-midi permanent ainsi que ceux qui travaillent en horaire mixte (c'est-à-dire aux horaires de bureaux) restent au rythme de travail de un samedi sur trois.

Finalement, la grève a permis de sauvegarder un emploi et la direction a dû renoncer à imposer ses "retours", mais rien n'a été obtenu sur le reste. Ainsi, la direction a reculé un peu.

Les guichetiers, ayant le sentiment qu'il aurait fallu y mettre un tout autre prix pour la faire reculer vraiment, ont alors voté la reprise du travail pour le vendredi matin avec le sentiment d'avoir posé des jalons pour l'avenir. Car dans ce mouvement, ils ont surtout découvert avec étonnement et avec un certain plaisir qu'ils pouvaient avoir confiance les uns dans les autres, aucun n'ayant flanché pendant ces quatre jours de grève.

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