Groupe Valiance : La sous-traitance, ou comment diviser pour mieux licencier16/04/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/04/une1863.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Groupe Valiance : La sous-traitance, ou comment diviser pour mieux licencier

Le groupe Valiance a rendu publique sa décision de licencier environ 1000 salariés sur environ 3200. Sa filiale Solymatic-Valiance perdrait 350 à 400 personnes sur 1000. En plus, le groupe en profiterait pour "renégocier" les 35 heures et autres accords salariaux. Quant à la filiale Eurotélis qui s'occupe de télésurveillance, Valiance s'en débarrasserait entièrement en la vendant.

Le groupe qui possède Valiance, l'Union des Banques Suisses (UBS), non seulement ne veut pas renflouer l'entreprise pour combler les pertes qui, selon la direction, rendent les licenciements nécessaires, mais refuserait même de donner de quoi financer ce plan. Ce qui veut dire que tout ce beau monde aimerait licencier les travailleurs avec pour tout remerciement des coups de pieds dans le derrière.

Valiance s'occupe de transferts de fonds pour les banques, et Solymatic de la maintenance des distributeurs de billets pour le compte des constructeurs (essentiellement trois groupes dont une division de Thalès, l'ex-Thomson) qui vendent ces installations aux banques, mais aussi des machines de cartes bleues pour les commerçants. Ils travaillent par exemple pour l'entretien des distributeurs de banques comme le Crédit Agricole, la Société Générale ou le Crédit Mutuel, mais sont concurrencés par EIS, filiale créée récemment par cette dernière banque. C'est entre autres cette concurrence qui expliquerait les pertes de l'entreprise. La direction parle aussi de sureffectif, lié au passage à l'euro.

Ainsi dans ce secteur qui dépend de riches banques, la sous-traitance est utilisée pour casser les coûts, imposer des sacrifices aux salariés. Les travailleurs ont intérêts à ne pas se laisser impressionner par ces annonces de faillite imminente. Au-delà des montages financiers et du jeu des filiales, le secteur bancaire regorge de profits et il n'y a aucune raison qu'il ne paye pas pour le maintien des salaires et des emplois.

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