Pauvreté : Les damnés de la terre08/04/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/04/une1862.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Pauvreté : Les damnés de la terre

Selon l'INSEE, l'Institut national de la statistique, la France, bien qu'elle se situe à la cinquième place du hit-parade de la richesse mondiale, compte 3,7 millions de personnes dont les revenus sont inférieurs au seuil de pauvreté. Dans ce chiffre, on dénombre un million d'enfants.

D'autres signes montrent que la pauvreté ne cesse d'augmenter. Les Restos du Coeur, qui viennent de fermer leurs portes, ont servi 65 millions de repas cet hiver, soit 10% de plus que l'an dernier. Le Secours Populaire s'apprête à aider les étudiants sans ressources à se nourrir. Enfin, le Conseil de l'emploi, des revenus et de la cohésion sociale (Cerc), un organisme qui mesure l'évolution des inégalités, plaide pour un "programme national de lutte contre la pauvreté des enfants".

Les pauvres recensés par tous ces organismes sont le plus souvent des "travailleurs pauvres", c'est-à-dire des travailleurs dont les salaires sont si bas qu'ils ne peuvent pas assurer les dépenses les plus élémentaires et s'adressent aux Restos du Coeur pour se nourrir gratuitement l'hiver. Les autres sont des femmes seules, avec un ou plusieurs enfants, ou encore des jeunes peu qualifiés.

Toutes les associations de lutte contre la pauvreté, Secours Populaire, Secours Catholique ou autres, parviennent à la même conclusion: cette grande pauvreté qui augmente dans tout le pays est le fruit de la précarité qui ne cesse de grandir en liaison avec l'augmentation du chômage, la multiplication des licenciements et le remplacement des emplois en contrats à durée indéterminée par des emplois en CDD, des missions d'intérim limitées ou des emplois à temps partiel imposé.

3,3 millions de personnes ne survivent qu'avec les minimas sociaux, comme le revenu minimum d'insertion (RMI) ou l'allocation spécifique de solidarité (ASS), autant d'allocations de survie qui sont dans le collimateur d'un gouvernement qui cherche, au nom des économies budgétaires qu'il refuse de faire sur le dos des riches, à rogner par tous les bouts ces maigres ressources, en se moquant bien qu'en l'occurrence ce sont les plus démunis, les plus fragiles, ceux justement qu'une société digne de ce nom devrait avoir à coeur de protéger, qui sont les premières victimes.

Et ce gouvernement, même s'il prétend le contraire ces jours-ci, entend bien continuer cette guerre aux pauvres qu'il mène depuis deux ans, sans s'inquiéter du fait que celle-ci menace de les plonger dans une misère encore plus grande.

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