Le chômage officiel a très très légèrement diminué en février: -0,1%, soit 2 700 chômeurs de moins sur les 2400000 que recensent les services gouvernementaux.

Si ce chiffre était juste, cela serait déjà dramatique. Malheureusement, il y a toutes les raisons de penser que les chômeurs sont de plus en plus nombreux.

Par de multiples artifices, le nombre de chômeurs est scandaleusement sous-estimé: c'est ainsi que n'entrent pas dans les statistiques ceux qui sont en stage, ou qui travaillent en temps partiel imposé, pour ne citer qu'eux. Mais depuis le 1er janvier, nouvelle crapulerie, la réduction de la durée d'indemnisation par les Assedic a brutalement amené la fin des droits à l'indemnisation pour des dizaines de milliers de chômeurs. Et tout en les précipitant dans la misère, elle les a fait disparaître des statistiques. Ils étaient déjà 265000 dans ce cas en janvier. Combien en février?

C'est cela qui avait permis au gouvernement d'afficher une baisse du chômage de 1% en janvier, et c'est encore vraisemblablement cela qui lui permet de parler à nouveau de baisse aujourd'hui.

Partout dans le pays, les licenciements continuent, les missions d'interim et les CDD prennent fin sans être renouvelés. Partout, les patrons augmentent la pression pour faire effectuer la même production avec moins de salariés. Le gouvernement n'y trouve rien à redire. Plutôt que combattre le patronat responsable du chômage, il préfère combattre tout à la fois les chômeurs et la vérité des statistiques.