Collège Robert-Doisneau (Paris 20e) : Le rectorat s'attaque même aux établissements sensibles08/04/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/04/une1862.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Collège Robert-Doisneau (Paris 20e) : Le rectorat s'attaque même aux établissements sensibles

Le collège Robert-Doisneau, situé dans l'un des quartiers les plus populaires et les plus pauvres de Paris, est classé "Zone d'éducation prioritaire-zone sensible". Cela signifiait, jusqu'à présent, que l'Éducation nationale reconnaissait que la concentration importante d'élèves issus de familles défavorisées, non francophones... nécessitait des moyens supplémentaires. De fait, sans être un eldorado, il fonctionnait à peu près correctement depuis des années, jusqu'à ce que, l'année dernière, l'établissement subisse une baisse très importante des moyens d'enseignement.

La conséquence était la restriction des soutiens, des cours en demi-groupe et tout simplement des horaires dans chaque matière... Parents et enseignants s'étaient mobilisés mais n'avaient pu obtenir qu'un succès très partiel. Or cette année, le rectorat revient à la charge, si bien que, s'il ne recule pas, nous aurons perdu 10% de nos heures d'enseignement en deux ans, ce qui équivaut à une fermeture du collège pendant un mois! La restriction sera telle que certaines classes devront avoir deux profs de maths: un pour la géométrie et un pour l'algèbre... ou bien un de septembre à janvier et un autre de février à juin!

Mais le plus absurde est que le rectorat prévoit en plus de supprimer deux postes de professeur en français et en mathématiques, pour les remplacer par des enseignants précaires (remplaçants travaillant à cheval sur deux établissements, vacataires embauchés pour trois mois...) et par des heures supplémentaires effectuées par les professeurs restants. C'est absurde parce que ces mutations forcées ne sont pas dues à la baisse des horaires. En réalité, le gouvernement supprime artificiellement des postes parce qu'il préfère faire faire des heures supplémentaires aux enseignants et développer l'emploi précaire.

Le discours officiel prétend inciter les enseignants à rester dans les établissements difficiles. En réalité, alors qu'une équipe stable s'est constituée, le rectorat l'effrite! La situation est inacceptable, tant pour les enseignants que pour les élèves, et parents et enseignants s'organisent pour le faire entendre au recteur...

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