Alstom (La Courneuve, 93)24/03/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/03/une1860.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Alstom (La Courneuve, 93)

La grève contre les licenciements continue

Lundi 22 mars, les travailleurs d'Alstom à La Courneuve (Seine-Saint-Denis) entamaient leur troisième semaine de grève contre les licenciements.

Chaque jour ils se sont retrouvés devant la porte de l'usine à un peu plus ou un peu moins d'une centaine.

Ils ont poursuivi leurs visites aux autres sites Alstom. Ils étaient à Saint-Ouen le jeudi 18 où, selon son habitude, la direction fermait les portes, bloquant les salariés dehors jusqu'à ce que les grévistes s'en aillent, vers dix heures du matin.

Ce même jeudi, lors d'une réunion qui se tenait à Belfort, où sont prévus le plus gros des licenciements (700), la direction a un peu assoupli les mesures d'âge prévues pour accompagner son «plan social». D'un départ possible à 57 ans, on passerait à 55 ans, et la direction assurerait les cotisations des cinq dernières années nécessaires à l'acquisition d'une retraite pleine. C'est un premier pas, mais d'autant plus insuffisant que rien n'est prévu pour ceux des licenciés qui ont moins de 55 ans. Alors la grève a été reconduite.

L'usine n'est pas occupée mais, même le week-end, quelques grévistes passent un moment, assurant de fait un piquet toute la journée. Samedi 20 mars, une petite équipe a décidé d'aller peindre le mur de l'usine, mitoyen avec l'autoroute A86 qui passe a proximité. A peine avaient-ils fini d'y inscrire leurs slogans qu'une voiture de police s'arrêtait, menottant les trois travailleurs comme s'ils étaient de dangereux malfaiteurs et les embarquant pour le commissariat de La Courneuve. Deux heures après, ils étaient relâchés et regagnaient l'usine, le moral plutôt remonté d'un cran.

Du côté de la direction locale, le DRH et quelques-uns de ses acolytes ont pris leurs quartiers dans les hôtels des villes environnantes, d'abord au Blanc-Mesnil puis à Aulnay-sous-Bois, quand leur premier «repaire» fut découvert par les grévistes.

Lundi 22 et mardi 23, la direction générale a réuni les syndicats CGT des établissements de La Courneuve en grève (Power et Customer), mais rien de satisfaisant n'en est sorti. Le lendemain, une visite a été organisée au siège central d'Alstom à Paris, avenue Kléber, et, une nouvelle fois, les portes ont été fermées, les salariés laissés sur le trottoir.

Le 24 mars, une nouvelle réunion devait avoir lieu à Belfort sur le «livre III du plan social», c'est-à-dire sur les mesures d'accompagnement des licenciements. Les grévistes attendaient de pied ferme. Ils veulent une solution pour tous.

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