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Dans les entreprises
Renault : Les employés de l'informatique contre la filialisation
Lundi 15 mars, 400 employés du service informatique de Renault se sont rassemblés à Boulogne (Hauts-de-Seine) pour protester contre les projets de filialisation de pans entiers de leur secteur.
Ce rassemblement avait pour but de soutenir la délégation composée de délégués des syndicats et d'employés qui devait rencontrer le directeur.
La direction informatique regroupe plus de 1700 employés de Renault et environ 1500 salariés faisant partie d'entreprises de prestation. Ils sont répartis à Boulogne-Billancourt, au Technocentre de Guyancourt (Yvelines), à Saint-Quentin-en-Yvelines et dans les antennes de tous les sites Renault. En octobre dernier, ils ont découvert par hasard, sur un site Internet de l'entreprise, que la direction de Renault avait l'intention de les filialiser; depuis, ils manifestent leur inquiétude et leur désaccord.
Malgré différentes demandes d'éclaircissement, la direction était restée muette. Aussi, lors d'une des réunions consacrées à la réorganisation du secteur informatique, mercredi 10 mars, 200 employés sont allés interpeller le directeur, et celui-ci a été contraint de donner rendez-vous le lundi suivant.
Là, comme à son habitude, il a noyé les assistants sous un jargon informatico-technique et n'a pas annoncé le retrait de son projet. Il a parlé de transferts, qui se feraient au volontariat, de salariés de l'informatique de Renault vers des filiales, apportant la preuve que l'objectif de filialisation est bien engagé. Il apparaît que les prestataires vont être les premiers touchés. Aucune garantie n'a été donnée quant à l'avenir des salariés, qu'ils soient employés par des entreprises de prestation ou par Renault.
Or toutes les filialisations que l'on a connues chez Renault -et il y en a eu un certain nombre- se sont à chaque fois traduites par une dégradation des conditions de vie et de travail et ont permis à la direction de Renault de réaliser des économies supplémentaires. En 1997, l'une des dernières en date a touché les travailleurs des succursales, qui ont été regroupés dans la filiale Renault France Automobile. Ils ont vu, les années suivantes, l'écart se creuser avec ceux de Renault: salaires bloqués, suppression de la prime d'intéressement aux résultats financiers, application d'une autre Convention collective, celle des Garages, moins favorable que celle de la Métallurgie.
C'est pourquoi les salariés de l'informatique ne veulent pas de la filialisation. Ils l'ont montré en restant jusqu'au bout sous les fenêtres où se tenait la réunion du 15 mars. Et lorsque le directeur est sorti avec son équipe, il a dû traverser, sous les huées et les sifflets nourris, les rangs des employés.
Ce rassemblement a donné le moral aux participants qui, face aux parlottes de la direction, ont montré leur mobilisation. Elle seule peut déjouer les manoeuvres contre leurs intérêts.