Profits : Les chiffres d'affaires reculent mais les bénéfices explosent18/03/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/03/une1859.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Profits : Les chiffres d'affaires reculent mais les bénéfices explosent

En feuilletant la grande presse et particulièrement la presse économique ces jours-ci, on peut lire les annonces des entreprises, grandes et moins grandes, qui présentent leurs résultats pour l'année écoulée. Ces bilans établis par les dirigeants de grandes entreprises sont destinés à informer leurs actionnaires et à inciter les épargnants à leur acheter des actions.

Notre tableau en donne un échantillon, d'où il ressort d'abord que la plupart des groupes affichent des résultats 2003 en nette progression. La plupart de ces grandes entreprises ressortent bénéficiaires de l'exercice écoulé, parfois même en doublant leurs résultats par rapport à ceux de 2002.

Mais le plus marquant, c'est que beaucoup d'entreprises voient leurs bénéfices exploser alors que, dans le même temps, leur chiffre d'affaires, lui, a reculé! DMC, par exemple, avec un chiffre d'affaires en recul de 18,6%, voit son bénéfice progresser de 116,67%. Et cela vaut aussi pour des grands groupes comme Lagardère ou LVMH (Bernard Arnault) dont le chiffre d'affaires recule en moyenne de 5 à 6% tandis que les bénéfices progressent de 20 à 30%.

Ces chiffres destinés à séduire les boursicoteurs reflètent une autre réalité, celle d'une exploitation accrue des travailleurs des groupes en question, puisqu'avec moins de production il n'y a pas de recul comparable du bénéfice mais au contraire sa progression. Une "réussite" qu'on a fait payer au prix fort aux salariés de ces entreprises, le plus souvent en diminuant la masse salariale.

Maintenir les salaires bas, réduire les effectifs, voilà les recettes du patronat pour augmenter la productivité, en accentuant l'exploitation du monde du travail. Cela signifie le licenciement pour les uns et une exploitation accrue pour les autres, car le rythme de travail devient toujours plus intense pour ceux qui conservent leur emploi. En même temps, ces derniers voient leur pouvoir d'achat stagner et même reculer. Deux façons de faire payer aux salariés l'augmentation des dividendes des actionnaires!

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