En même temps que les élections régionales, les 21 et 28 mars prochains, se dérouleront les élections cantonales, auxquelles participeront quelque 980 candidats de Lutte Ouvrière. Ces élections servent à élire la moitié des membres des conseils généraux qui siègent à l'échelon du département. Seul le département de Paris n'a pas de conseil général, le conseil de Paris cumulant les deux fonctions de conseil municipal et de conseil général.

Si l'institution date de 1790, en 1970 elle n'avait encore qu'une voix consultative sur les programmes d'équipements régionaux. Depuis 1983, le conseil général a pris la succession de l'État pour ce qui concerne l'aide à l'équipement rural, les ports maritimes de commerce et de pêche, les transports scolaires. Il s'intéresse aussi à l'action sociale, la santé, l'environnement et l'action culturelle. En pratique, cela revient là encore à accorder, au niveau du département, des aides directes ou indirectes aux entreprises...

À plusieurs reprises, depuis leur création, les conseillers généraux ont été désignés par l'État. Même s'ils sont aujourd'hui élus, le mode de scrutin, "uninominal, majoritaire, à deux tours", est particulièrement éliminatoire. Pour être élu au premier tour un candidat doit réunir au moins la moitié des suffrages exprimés plus un... mais aussi un nombre de suffrages égal à au moins le quart des électeurs inscrits, ce qui en ces temps de forte abstention n'est pas facile à réunir.

Pour rester candidat au deuxième tour, il faut avoir obtenu au premier tour un nombre de suffrages au moins égal à 10% des électeurs inscrits. Si un seul candidat obtient ce résultat, le second peut concourir, même s'il n'a pas atteint ce score. C'est ensuite celui qui obtient le plus grand nombre de suffrages qui est élu.

Enfin, si les membres des conseils généraux sont élus pour six ans, il n'y a jamais pour eux d'élections générales. Des élections sont organisées tous les trois ans pour renouveler chaque fois la moitié des conseillers. Cela permet d'amortir les répercusions des évolutions politiques sur la composition des conseils généraux qui, au-delà, entrent également dans la composition du corps électoral des élections sénatoriales... Enfin, parfois, quand les pouvoirs publics ont souhaité faire coïncider les élections cantonales avec une autre élection générale, régionale et municipale, il a pu être décidé de prolonger arbitrairement d'un an le mandat des élus pour permettre cette coïncidence!

On le voit, dans le cas des conseils généraux comme dans celui des conseils régionaux, la multiplication des élections ne signifie pas pour autant une représentation démocratique de la population et des tendances qui la composent.