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Dans les entreprises
Tokheim Grentheville (Calvados) : Une semaine de grève
Depuis mardi 24 février, nous étions plus d'une centaine en grève chez Tokheim pour obtenir des augmentations de salaires. Nous réclamions 25 euros plus 2,5%, alors que la direction parlait de 1,8% d'augmentation et 0,4% au mérite.
Propriété d'Axa, cette entreprise fabrique et entretient la plupart des stations-service en France. L'usine Tokheim de Grentheville dans l'agglomération caennaise produit des distributeurs de carburants. Environ 250 salariés travaillent sur le site.
Tous les matins, nous nous sommes donc retrouvés à une centaine, pour la journée, devant l'usine. Si le fond de l'air était frais, l'ambiance était chaleureuse. Coups de klaxon, gestes de la main, les salariés qui passaient devant l'usine nous encourageaient. Des travailleurs d'autres entreprises de Caen et notamment ceux de Valéo, qui ont débrayé cette semaine pour les salaires, sont même venus nous rendre visite.
Il faut dire que la direction a mis du sien pour entretenir les discussions et la colère. Pas un jour ne s'est passé sans une petite provocation de sa part. Les dirigeants de l'usine ne se déplaçaient pratiquement plus sans huissier. Mardi 24, ils ont organisé une mise en scène en essayant de faire constater que nous empêchions les camions de rentrer dans l'usine. Mercredi, le responsable de la production a interdit d'utiliser les palettes pour le brasero et de boire l'eau des bombonnes de l'entreprise. Bien sûr, il n'a pas fallu longtemps pour que nous nous fassions livrer bois et jerricans, mais cela en dit long sur la petitesse de ces messieurs. Enfin, jeudi, le PDG a déclaré, devant les délégués, qu'avec des salaires supérieurs à 1000 euros, les travailleurs de Tokheim devaient s'en sortir, à condition de bien gérer leur budget.
Au-delà de la revendication de salaire, ce qui choque le plus est ce mépris de la direction. Lundi 1er mars, nous étions moins nombreux devant l'usine, près de 80 grévistes, et nous avons décidé de reprendre le travail. Mais ce n'est que partie remise. C'était la première grève importante, une semaine, depuis... 1978. Que la direction le prenne pour un avertissement.