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Leur société
Pour la suspension de peine de Nathalie Ménigon
Nathalie Ménigon, une des cinq militants d'Action Directe condamnés à l'emprisonnement à perpétuité suite aux assassinats du général Audran, marchand d'armes du ministère, et de Georges Besse, PDG de Renault de 1985 à 1986, vient de mener une nouvelle grève de la faim pour réclamer son transfert en hôpital pénitencier, afin d'y être soignée suite aux deux graves accidents vasculaires cérébraux qu'elle a subis. Ce transfert médical est refusé par le ministère de la Justice.
Lundi 1er mars, le collectif "Ne laissons pas faire" a tenu une conférence de presse où plusieurs associations et partis, dont Lutte Ouvrière, ont apporté leur soutien. L'après-midi, un rassemblement a eu lieu à Paris devant les bâtiments de l'administration pénitentiaire. L'avocat de Nathalie Ménigon vient de déposer un nouveau recours devant la juridiction nationale de libération conditionnelle qui, suite à la loi Kouchner de mars 2002, permet des suspensions de peine pour des détenus "dont l'état de santé est incompatible avec la détention". La séance doit avoir lieu le 26 mars, mais l'avocat se déclare très sceptique sur l'obtention de cette suspension. Depuis, Nathalie Ménigon a arrêté la grève de la faim qui menaçait son existence.
Lors de la conférence de presse, un enregistrement téléphonique de la détenue a été diffusé, la montrant à la fois désespérée et déterminée. Elle y réclame des soins appropriés, hors de la prison de Bapaume où elle se trouve. Elle a redit qu'elle ne reniera pas ses actions passées, comme l'exige l'État qu'elle dénonce: un État qui préfère appliquer la loi pour libérer un de ses serviteurs, Papon, qui a envoyé 1680 Juifs à la mort durant la Seconde Guerre mondiale. Ce dernier n'a rien renié de son passé. Il réclame même aujourd'hui sa réhabilitation et a brusquement montré qu'il restait vaillant... une fois libre.