Mairie de Maisons-Alfort (94) : La chasse aux sorcières syndicales05/03/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/03/une1857.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Mairie de Maisons-Alfort (94) : La chasse aux sorcières syndicales

La Mairie de Maisons-Alfort, dirigée par Michel Herbillon, député UMP, n'aime pas les militants syndicaux. En février 2002, sur ordre du secrétaire général adjoint, la police municipale avait menotté un élu CGT pour l'empêcher d'assister à une réunion sur les 35 heures des agents du périscolaire. Elle l'avait même emmené et maintenu dans le poste de la police municipale.

Depuis, elle s'acharne sur ce militant, qui avait remonté la section syndicale il y a plusieurs années. Elle vient maintenant de lui infliger quinze jours de mise à pied ferme en mars pour des motifs totalement futiles. La Mairie a décidé, spécialement pour ce militant travaillant dans les services techniques, de lancer une enquête sur la façon dont il avait mené ses chantiers de travaux. Dans le but de trouver des malfaçons, elle a mis sur pied une véritable commission avec la police municipale, toujours elle, chargée de prendre des photos des travaux.

Elle n'a trouvé rien de sérieux, mais elle l'a tout de même traduit devant le conseil de discipline en réclamant une mise à pied ferme. Ce conseil, le 7 novembre dernier, a refusé de la suivre tout en prononçant quinze jours de mise à pied avec sursis. Mais la Mairie a décidé de passer outre et de sanctionner tout de même ce militant de 15 jours de mise à pied ferme à effectuer en mars. Il touchera donc la moitié de son salaire et perdra sa prime de fin d'année, en tout donc près d'un mois et demi de salaire! La CGT conteste bien sûr cette sanction.

Un autre exemple d'acharnement anti-syndical est le refus du maire que les élus CGT puissent pénétrer dans les écoles, alors que près de 200 agents y travaillent, en particulier les ATSEM, chargées d'assister les enseignants dans les écoles maternelles et les agents d'entretien qui dépendent de la Mairie. Alors que de nombreux agents des écoles avaient commencé à se syndiquer en 2002, la Mairie a donné consigne aux gardiens d'école de ne plus laisser entrer les militants de la CGT territoriaux.

Interrogé en réunion par les élus, le député-maire UMP a répondu qu'il "considère que les écoles ne sont pas des lieux destinées à ce genre de démarche." Ce maire oublie qu'il n'a pas à "considérer", il doit simplement appliquer le droit du travail. Le secrétaire général adjoint a ajouté que "les règlements intérieurs des écoles interdisent formellement toute intrusion de personnes non enseignantes", ce qui est une absurdité. De nombreux non-enseignants doivent bien entrer dans les écoles, en particulier les ATSEM et les agents d'entretien. Le maire veut qu'ils travaillent mais veut leur interdire de s'organiser et de défendre leurs nombreuses revendications.

En effet, il n'y a pas d'embauche suffisante et bien souvent les agents d'entretien doivent remplacer les ATSEM, ou inversement, sans bénéficier de formation. Les agents d'entretien doivent travailler dans le froid pendant les vacances scolaires car la Mairie refuse de chauffer les écoles. Elles sont aussi mutées d'une école à l'autre sans qu'on tienne compte de leur avis.

C'est tout ce mécontentement que la Mairie veut empêcher de s'exprimer en foulant au pied leurs droits syndicaux. Mais malgré le climat de chasse aux sorcières que les élus de droite font peser sur le personnel, la CGT a obtenu plus de 86% des voix aux élections. Et il n'est pas dit que cette attitude de mépris vis-à-vis des droits du personnel ne déclenche pas finalement la lutte au lieu de la freiner.

Partager