Les vrais bénéficiaires du reclassement05/03/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/03/une1857.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Les vrais bénéficiaires du reclassement

Les cellules de reclassement sont mises en place par des sociétés privées, des "cabinets de conseil", qui se font payer très cher leurs services. Ils peuvent demander 3000 euros, soit 19650 F, par salarié, et 18 mois de recherche pour obtenir de soi-disant "résultats" . Trois mille euros par salarié pour un ou deux entretiens avec lui, pour une aide dans la rédaction d' un CV et pour, au final, ne faire aucune proposition d'emploi sérieuse, c'est tout de même très bien payé.

Trois groupes privés se partagent le marché juteux du reclassement. Sodie, créé en 1983 par le groupe Usinor pour réindustrialiser les sites sidérurgiques en crise avec le "succès" que l'on sait, a fait un chiffre d'affaires de 24 millions d'euros en 2003. Sodie est intervenu dans les reclassements à Cellatex Flextronics, Péchiney ou aux Ateliers et Chantiers du Havre. Altédia , fondée par Raymond Soubie, qui fut conseiller social du Premier ministre Raymond Barre, puis conseiller du gouvernement de Raffarin sur la réforme des retraites, autre société "spécialisée" dans les reclassements, est cotée en Bourse depuis juin 2000 et a dégagé un chiffre d'affaires de 80,5 millions d'euros en 2003. Cette société est intervenue après les fermetures et restructurations d'Alstom, Bata, Epeda, Marks et Spencer ou Philips. Enfin, BPI affiche de son côté 90 millions d'euros de chiffre d'affaires et s'est illustré à Air Lib ou à Daewoo.

Ce dispositif de reclassement , s'il est bien loin de constituer une garantie pour les travailleurs licenciés, est une opération très fructueuse pour les sociétés qui en ont fait une "spécialité".

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