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Leur société
Le déficit public : Encore un moyen d'enrichir les banques
L'État français s'endette de plus en plus. D'après les chiffres fournis par l'Insee, le déficit des finances publiques a atteint le niveau record de 4,1% du Produit Intérieur Brut (le PIB) pour l'année 2003, contre 3,2% l'année précédente. L'accumulation de ce déficit avec les déficits antérieurs fait que le montant total de la dette publique atteint désormais le chiffre de 985 milliards d'euros, soit 63% du PIB (contre moins de 59% en 2002). La charge de cette dette, c'est-à-dire le remboursement des emprunts et des intérêts, s'est montée en 2003 à 39milliards d'euros.
Ces montants n'ont pas l'air d'affoler outre mesure Raffarin et le ministre de l'Économie et des Finances, Francis Mer. Et par comparaison, on ne peut que s'étonner des adjectifs -"abyssal", "intolérable"- donnés par les mêmes, quand ils parlent du prétendu trou de la Sécurité sociale qui, lui, concerne la santé et la retraite de toute la population, et qui ne se monterait qu'à 9,5 milliards d'euros, soit 0,6% du PIB!
Eh oui, ces messieurs n'ont pas le même langage selon la destination des milliards: les milliards destinés aux salariés, aux chômeurs, aux assurés sociaux, aux retraités, aux services publics sont toujours trop gros, tandis que les milliards distribués aux grosses sociétés, aux patrons et aux plus fortunés sont toujours disponibles, quitte à alourdir le déficit public.
A la fin de 2003, les ministres français, d'accord avec leurs collègues allemands, avaient décidé de s'asseoir ouvertement sur les fameux "critères de Maastricht". Ceux-ci, signés et même initiés par les gouvernements français et allemand, exigeaient de chaque gouvernement de l'Union européenne qu'il limite son déficit public annuel à 3% du PIB, et de ne jamais dépasser les 60% du PIB pour le montant total de la dette. Comme on le voit, ces critères de Maastricht avaient surtout une portée... pour les autres.
Et rappelons au passage que les principaux profiteurs de ces emprunts d'État sont... les banques, toujours prêtes à prêter de l'argent à de tels clients, réputés insolvables.