Jeudi 26 février, avant de tenir meeting à Caen, Arlette Laguiller et Olivier Besancenot ont rendu visite aux travailleurs de l'usine Euromoteur de Carpiquet, en banlieue de Caen. Le groupe Euromoteur fabrique des moteurs électriques pour les petits appareils électroménagers comme les mixers. D'abord usines Moulinex, les deux usines du groupe ont été transformées en filiale de Moulinex, sous le nom de CGME. À la liquidation de Moulinex, la filiale a été reprise par des cadres et est devenue Euromoteur.

À l'époque, les autorités avaient choisi le plan SEB de liquidation, qui détruisait 3 700 emplois et plusieurs centres de production, et donnait le reste des unités de production ainsi que le stock à SEB. Résultat: entre les six premiers mois de 2002 et ceux de 2003, les bénéfices de SEB ont été multipliés par sept.

SEB avait fait la promesse d'assurer l'activité d'Euromoteur pendant deux ans, en achetant au moins dix millions de moteurs chaque année, ce qui avait servi d'argument aux pouvoirs publics pour soutenir le plan SEB. Or, dès 2004, SEB a baissé la commande à cinq millions de moteurs en prétextant une baisse de ses ventes. SEB étant pratiquement le seul client d'Euromoteur, c'est la menace de faillite. Ce qui arrive aujourd'hui à Euromoteur a furieusement l'air d'avoir été prévu depuis des années par SEB, tout comme la liquidation de Moulinex, dont le PDG Puy était devenu numéro deux chez SEB.

Les travailleurs sont bien sûr très inquiets et quand Arlette Laguiller et Olivier Besancenot sont venus les rencontrer au changement d'équipe, beaucoup étaient contents de saisir cette occasion pour dire leur révolte face à cette situation. D'autant que beaucoup ont travaillé dans d'autres sites Moulinex, et ont connu les fermetures successives des usines, et la marche vers la liquidation.