Cellules de reclassement : Baratin patronal05/03/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/03/une1857.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Cellules de reclassement : Baratin patronal

Selon une étude du ministère du Travail, les cellules de reclassement mises en place dans le cadre des plans dits "sociaux" n'ont pu retrouver du travail qu'à 53,3% des chômeurs en 2002, chiffre en baisse de 7 points par rapport à 2001. Et les bilans 2003 et 2004 devraient être pire.

Les actions de reclassement ne sont obligatoires que dans des entreprises qui emploient plus de 50 salariés et lorsque plus de dix salariés sont licenciés en même temps. Dans toutes les autres, c'est-à-dire dans 80% des cas, les licenciements sont plus brutaux encore et les conséquences catastrophiques plus immédiates

Ce chiffre de 53,3% de salariés "reclassés" ne rend cependant pas compte de la réalité bien plus noire que doivent affronter ceux qui se retrouvent licenciés. Les travailleurs qui retrouvent un emploi, doivent accepter un travail souvent précaire, ou à temps partiel, parfois situé très loin du domicile, et avec des conditions de travail plus dures. Ainsi toujours en 2002, ce ne sont que 29% des 13000 salariés pris en charge par ces cellules de reclassement qui ont retrouvé un emploi à temps complet et en CDI. Sur les 530 suppressions d'emplois à Daewoo, seuls 66 salariés ont retrouvé un emploi stable. Cinquante-quatre sont en CDD ou en intérim. Bata a licencié 530 personnes la même année et seules quelques dizaines d'entre elles ont été "reclassées". En février 2004, sur les 810 travailleurs licenciés à Metaleurop, 113 avaient retrouvé un CDI ( contrat à durée indéterminée) et 24 un CDD (contrat à durée déterminée). Sur les 541 personnes licenciées à l'usine Levi Strauss de La Bassée, près de Lens, deux ans et demi plus tard seules 161 avaient un emploi, mais en comptant les emplois à durée déterminée, à temps partiel ou en intérim. Et l'on pourrait multiplier encore les exemples.

De plus, lorsque les salariés retrouvent un emploi, même "stable", ils subissent souvent une perte de salaire importante, "de l'ordre de 20 à 40%", selon Eric Baudouin, le directeur général de BPI, un des "grands" cabinets qui mettent en place ces reclassements, en charge notamment d'Air Lib et de Daewoo.

Les propositions de "reclassement" servent surtout à tenter d'amadouer les travailleurs licenciés en leur donnant l'illusion qu'ils retrouveront peut-être un travail, un cinéma patronal qui trompe de moins en moins les travailleurs.

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