Total profit26/02/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/02/une1856.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Total profit

Les unes après les autres, les grandes sociétés annoncent leurs résultats pour 2003. Le moins que l'on puisse dire est que les profits coulent à flots: ainsi Total crève le plafond avec plus de 7 milliards d'euros, qui représentent la paie annuelle de 500000 travailleurs payés au smic, charges comprises. Le géant de l'or noir a décidé d'augmenter son dividende de 15%, c'est-à-dire de verser 3 milliards d'euros aux actionnaires, alors qu'il n'a toujours pas indemnisé correctement les victimes des catastrophes dont il est responsable: celle de l'Erika qui souilla les côtes bretonnes, et celle de l'usine AZF de Toulouse. Qu'importe la pollution à grande échelle et les victimes d'une explosion puisque les profits, loin de s'en trouver écornés, font un nouveau bond.

Et Total est loin d'être le seul groupe à afficher une situation florissante du point de vue des actionnaires. L'Oréal, le leader mondial des cosmétiques, détenu notamment par Liliane Bétancourt, la plus grosse fortune de France, affiche un bénéfice de 1,49 milliard d'euros, en hausse de 16,7%.

Total et l'Oréal participent au capital du groupe pharmaceutique Sanofi-Synthélabo qui, pour prendre le contrôle du groupe Aventis, est prêt à mettre sur la table 53 milliards d'euros en actions et en cash, cinq fois le "trou" de la Sécurité sociale.

Arcelor, le numéro un mondial de l'acier, issu de la fusion, l'an passé, du groupe français Usinor, du luxembourgeois Arbed et de l'espagnol Aceralia, a publié pour 2003 un bénéfice net de 257 millions d'euros. Il n'en a pas moins programmé des centaines de suppressions d'emplois dont près de 500 à l'usine de Montataire dans l'Oise. Et la direction d'Arcelor ne compte pas s'arrêter là, elle qui a rappelé que, malgré les bénéfices affichés, la restructuration doit néanmoins se poursuivre sur "les prochaines années".

En réalité, si le gouvernement prétend qu'il n'y a pas d'argent, c'est tout simplement parce qu'il se refuse à en prendre ne serait-ce qu'une partie à ceux qui le possèdent et augmentent leur fortune aux dépens des travailleurs et de toute la collectivité.

Partager