Plan national pour le "recrutement" : La guerre contre les chômeurs continue26/02/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/02/une1856.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Plan national pour le "recrutement" : La guerre contre les chômeurs continue

Le gouvernement vient d'annoncer un "plan national de lutte contre les difficultés de recrutement"! Selon lui, il y aurait en permanence 300000 offres d'emplois tardant à trouver preneur. Il prétend réduire ce nombre des deux tiers à la fin de l'année.

Dire qu'il y aurait du travail mais que ce seraient les chômeurs qui ne voudraient pas travailler fait partie de ces préjugés complaisamment répandus selon lesquels les chômeurs sont des fainéants.

300000 emplois refusés par les chômeurs, ça ne fait de toute façon pas le compte, comparé aux trois millions de chômeurs officiellement recensés. Mais on voudrait nous faire croire que toutes ces offres d'emplois n'ont pas trouvé preneur sans autre motif que le manque de volonté des postulants. Comme si tous ceux qui cherchent un emploi à un moment ou à un autre ne se heurtaient pas soit à des refus de la part des employeurs, leur candidature ne convenant pas, soit à l'impossibilité d'accepter les conditions proposées.

Car dans ce domaine aussi ce sont les employeurs qui décident d'embaucher qui ils veulent, et qui fixent les conditions de l'embauche.

Ce n'est pas un hasard si les secteurs concernés par ces emplois non pourvus sont le bâtiment, l'hôtellerie, la restauration et l'aide à domicile. Ce sont des secteurs connus pour leurs conditions de travail particulièrement pénibles, les très bas salaires et les horaires extensibles. Les responsables de l'ANPE et du patronat ne s'en cachent pas. Un directeur régional de l'ANPE admet à mots couverts que les offres sont "trop ciblées" et que "l'attractivité" de ces métiers est "très faible". Le président de l'industrie hôtelière, lui, reconnaît qu'" il faudra servir des salaires de début de carrière plus intéressants" et "travailler sur les horaires". Si ces messieurs le déclarent eux-mêmes, c'est dire que les conditions de ces secteurs sont exécrables.

Cette campagne démagogique contre les chômeurs vise à flatter l'électorat de droite le plus réactionnaire. Après la suppression scandaleuse des indemnités des chômeurs de longue durée, le gouvernement voudrait liquider les droits des chômeurs. Il vise, pour le seul profit du patronat, à les obliger à accepter n'importe quel emploi, n'importe quelles conditions de travail pour n'importe quel salaire. Demain, à défaut d'accepter les postes proposés, les chômeurs verront leurs indemnités encore plus amputées, voire totalement supprimées.

Le RMA (revenu minimum d'activité) s'inscrit dans cette logique. Son objectif serait d'obliger tous les chômeurs à accepter un travail pour un salaire de survie. Il n'y aurait alors pas forcément moins de chômeurs. Mais il y aurait surtout des travailleurs de plus en plus pauvres, et des travailleurs pauvres de plus en plus nombreux.

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