Nos lecteurs écrivent - Bus de Cagnes et Valbonne : Les chauffeurs ont gagné26/02/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/02/une1856.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Nos lecteurs écrivent - Bus de Cagnes et Valbonne : Les chauffeurs ont gagné

Le lundi 9 février, la majorité des chauffeurs de bus urbains de la société STC (Société des transports de Cagnes-sur-mer) se sont mis en grève illimitée. Nous rejoignions ainsi nos collègues de la STCar de Valbonne qui entamaient leur 4ème semaine de lutte. Pour les deux dépôts il y avait environ 80 grévistes sur une centaine de salariés. Nous avons le même employeur (KEOLIS) et le même directeur que les cent chauffeurs des bus urbains de Cannes.

Nous sommes passés de la convention collective des transports inter-urbains à une convention des transports urbains et notre salaire brut est passé, par exemple, de 1080 euros à 1300 euros. Mais le patron en a profité pour nous supprimer un certain nombre de primes sur la paie de janvier. C'est pour cela que nous sommes mis en grève.

Les bus que nous utilisons sont hors d'âge et sont difficiles à conduire, ils tombent souvent en panne, les portes ne ferment plus. L'entretien est sous-traité à une société de Vence (la SAP) qui appartient aussi au groupe KEOLIS. Il n'y a qu'un mécano pour s'occuper de 50 bus.

Nos revendications principales étaient:

- le maintien des primes diverses, 13ème mois, etc .,

- le paiement des heures supplémentaires,

- l'amélioration des conditions de travail, et des locaux: nous n'avons que deux algécos situés sur un terrain vague boueux, sans chauffage dans les douches et ceci depuis 8 ans!

- le respect et l'application de la convention collective et du code du travail,

- le renouvellement du matériel roulant,

- le respect des libertés syndicales et la mise à disposition d'un local syndical,

- le paiement des jours de grève.

C'était notre 2e grève en deux mois. Nous avons occupé jour et nuit le dépôt. La solidarité s'est organisée avec les collègues de Valbonne et nous avons noué des contacts avec les chauffeurs de Cannes afin de les entraîner dans la grève, la direction étant commune. Les médias locaux ne se faisant pas l'écho de notre mouvement, nous avons distribué des tracts dans la rue expliquant notre lutte; l'accueil était chaleureux.

Le directeur jouait sur le pourrissement de notre grève. Il refusait de nous recevoir alors qu'il était à l'origine de ce mouvement! Mais, face à notre détermination il a dû promettre:

- le paiement de 2 jours de grève sous forme de prime de 100 euros,

- le maintien des primes et avantages supprimés la veille du préavis de grève et création de nouvelles primes (mutuelles, de repos...),

- la régularisation du reliquat des heures supplémentaires,

- l'ouverture d'une négociation sur la prime d'intéressement en mars.

La direction s'engage à renouveler, dans l'avenir, le matériel roulant et à construire un nouveau dépôt décent et donne au syndicat des moyens pour agir (local, etc.).

Le dimanche matin 15 février, nous avons approuvé le protocole, et nous avons repris le travail le lendemain lundi laissant aux non-grévistes le travail du dimanche.

Nous ressortons gonflés et motivés de cette grève. Pour beaucoup d'entre nous, c'était la première. Nous avons découvert la solidarité entre chauffeurs du même groupe mais aussi avec des travailleurs d'autres professions venus nous soutenir activement. Néanmoins, nous restons vigilants sur l'application du protocole et les engagements du patron.

Les collègues de Valbonne ont repris le travail ce lundi après la signature d'un protocole de reprise avantageux.

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