La France, modèle de laïcité ?26/02/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/02/une1856.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

La France, modèle de laïcité ?

En Grande-Bretagne, l'autorité chargée d'établir les programmes scolaires, la Qualifications and Curriculum Authority (QCA), souhaite que les élèves étudient l'athéisme et les "autres convictions non religieuses" dans le cadre de l'éducation religieuse.

Dans ce pays où existe une religion d'État et où toutes les écoles sont tenues de donner un enseignement religieux (même si les parents peuvent en dispenser leurs enfants), des voix haut placées proposent que l'on prenne en compte l'opinion de nombreux enfants qui "n'affichent aucune conviction religieuse". D'autres, proches du New Labour, ne se privent pas de critiquer un "système terriblement biaisé en faveur des religions, où tout est fait pour encourager les élèves à s'identifier à une religion", jugeant que "les enfants devraient plutôt être incités à s'interroger sur la plausibilité des événements décrits par la Bible", au lieu d'être obligés de tout croire les yeux fermés.

En France, les "lois laïques" qui séparaient l'école de l'Église datent de 1881 et 1886. La séparation de l'Église et de l'État, elle, est intervenue en 1905, il y a presque un siècle. Mais dans les programmes scolaires, on a réintroduit il y a quelques années "le fait religieux". Des livres scolaires s'étendent avec complaisance sur les trois "religions du livre" (le judaïsme, le christianisme et l'islam) sans qu'à aucun moment n'apparaisse le moindre doute ni la moindre critique sur ces écrits, ni sur la morale développée, ni sur les contre-vérités scientifiques qui y pullulent.

En France, ce prétendu modèle d'État laïque, faudra-t-il bientôt s'inspirer de la Grande-Bretagne pour rappeler que l'athéisme et les convictions non religieuses doivent avoir droit de cité face aux préjugés obscurantistes ?

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