La discrimination femmes-hommes : Perpétuée en toute impunité26/02/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/02/une1856.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

La discrimination femmes-hommes : Perpétuée en toute impunité

Les études concernant les inégalités en matière d'emploi qui touchent les femmes se suivent et se ressemblent. Une situation qui ne s'est guère améliorée au fil des années, c'est ce que constate le dernier rapport de la commission de Bruxelles portant sur l'emploi des femmes en Europe.

En France, l'an dernier, 56% des femmes avaient un travail, contre 69% pour les hommes. Elles sont plus nombreuses au chômage que les hommes, sans compter celles qui ont fini par abandonner tout espoir de trouver du travail et ne se font même plus inscrire comme demandeuses d'emploi. L'écart des salaires entre les hommes et les femmes, surtout dans le secteur privé, est toujours de 16% en moyenne pour l'Europe des Quinze, "un taux qui n'a guère varié ces dernières années", relève la commission. On sait aussi qu'elles sont plus nombreuses à avoir des emplois précaires ou des emplois à temps partiel non choisi, entre autres lorsqu'elles travaillent dans le commerce, ou encore lorsque, inscrites à l'ANPE, elles se voient proposer des Contrats emploi solidarité (CES) sous-payés.

Une loi sur l'égalité professionnelle avait été adoptée il y a plus de dix ans. Devant la persistance de l'inégalité, une autre loi s'y était ajoutée en 2001. Aujourd'hui le gouvernement Raffarin fait de vagues promesses pour 2010. Pourquoi y aurait-il besoin d'encore six ans pour obtenir une égalité normale et légitime?

En revanche au nom de l'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes la commission de Bruxelles avait jugé urgent de lever l'interdiction du travail de nuit des femmes, et le gouvernement de Jospin n'avait pas traîné pour entériner cette mesure dans la législation, instaurant l'égalité mais cette fois par le bas. Pour fournir aux patrons de la main-d'oeuvre à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit, et imposer aux salariés aussi bien femmes qu'hommes des conditions de travail dont on sait qu'elles sont nocives et déstabilisatrices de la vie familiale, le gouvernement n'a pas eu à invoquer des difficultés insurmontables. Il a exécuté, sans discuter.

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