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Leur société
Angoulême : Mobilisation contre une expulsion de sans-papiers
Une famille sénégalaise sans-papiers, installée depuis huit ans en France, où sont nées deux enfants de 4 ans et 2 ans et leur petite soeur prématurée, née il y a trois semaines, sont les victimes d'une décision d'expulsion ordonnée par le préfet de Charente. Lundi 23 février, en fin d'après-midi, des policiers en civil sont venus à leur domicile pour les conduire au commissariat du quartier. La cellule de rétention étant exiguë pour cinq personnes, la famille a été installée dans une chambre d'hôtel économique "Première classe". À 20 heures, les formalités expédiées, ils devaient faire l'objet d'une "reconduite immédiate à la frontière".
C'était sans compter sur la mobilisation immédiate du Collectif des sans-papiers avec qui la famille est en contact. Très vite une trentaine de militants de différents horizons syndicaux et politiques se retrouvèrent devant le commissariat et finirent par obtenir l'adresse de l'hôtel; certains purent entrer dans la chambre. Un piquet de garde fut assuré dans la soirée et toute la nuit, observant l'escouade de garde devant la chambre d'hôtel. Un médecin de leur connaissance ausculta le bébé et sa maman et ordonna leur hospitalisation, obtenue non sans les réticences des "forces de l'ordre". Le piquet, à proximité de la vingtaine de CRS, fut maintenu toute la journée du mardi 24.
À l'hôpital, la présence de policiers en nombre entraîna des protestations du personnel soignant et l'intervention du directeur de l'hôpital. Le médecin pédiatre décida alors de prolonger l'hospitalisation du bébé, sujet à des accès de toux, pour une durée indéterminée.
La clause "d'incompatibilité médicale" suspend provisoirement la procédure immédiate. Mais lors d'une entrevue dans l'après-midi du mardi 24, le préfet a maintenu sa décision d'expulsion. Il a demandé une contre-expertise médicale, tandis que le père et les deux petites filles sont toujours confinés dans une chambre exiguë, sans pouvoir s'aérer ne serait-ce qu'un moment.
Les membres du collectif entamaient donc une seconde nuit de vigilance.