Le 2 février à Rouen, environ 700 personnes se pressaient dans l'église de Sainte-Marie-des-Pelletier, désaffectée et désormais vouée aux réunions publiques. A Rouen, ce premier meeting régional de la campagne engagée par les listes LCR-LO a fait salle comble.

Après Christine Poupin de la LCR, tête de la liste sur la Région et pour le département de Haute-Normandie, et Gisèle Lapeyre de Lutte Ouvrière qui conduit la section de Seine-Maritime, Arlette Laguiller puis Olivier Besancenot se succédèrent pour dénoncer ce gouvernement qui mène une guerre incessante contre la population laborieuse.

Certes ce n'est pas une politique nouvelle, d'autant que le gouvernement Jospin et cette "gauche plurielle" rassemblée derrière lui avaient amplement ouvert la voie et même préparé les dossiers qu'utilise aujourd'hui la droite pour s'attaquer aux retraites, à la Sécurité sociale, aux garanties qui restaient encore dans la loi et qui assuraient encore, peu ou prou, la protection des salariés contre la voracité sans limite des exploiteurs. Arlette Laguiller et Olivier Besancenot expliquèrent aussi que la seule façon de faire pièce au Front National et au milliardaire Le Pen qui se situe, sans même s'en cacher, du côté du patronat, était de montrer, par le vote pour les listes LO-LCR, qu'il existait un courant situé sans aucune ambiguïté dans le camp des travailleurs.

Car même si les élections, à plus forte raison des élections régionales, ne peuvent ni changer le gouvernement ni le contraindre à modifier sa politique, elles peuvent, par le résultat des listes conduites par nos deux organisations, servir à montrer aux adversaires du monde du travail, au patronat conduit par le baron Seillière, à la droite et aussi à cette fausse gauche qui souhaiterait récupérer les votes populaires pour ensuite se coucher devant les patrons, qu'il existe un courant qui va en se renforçant et qui n'accepte pas. Ce vote peut permettre aux travailleurs, qui sont nombreux à refuser la soumission à ce système, à cette politique qu'on leur présente comme la seule possible et réaliste, de l'exprimer. Et ce vote peut contribuer à redonner confiance, et par là même, à créer un rapport de force en faveur du monde du travail, face aux exploiteurs et à leurs représentants.

Le meeting s'est conclu par une Internationale enthousiaste.