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États-Unis : Les menteurs qui gouvernent le monde impérialiste
C'est au moment où les sondages indiquent que la popularité de George W. Bush est en recul (il serait passé sous la barre des 50% pour la première fois depuis son arrivée à la Maison Blanche -et un sondage le donne même battu face au candidat démocrate) qu'il se décide à lancer une commission d'enquête, annoncée lundi 2 février.
Cette commission d'enquête, indépendante bien entendu, devra déterminer la valeur des renseignements concernant les fameuses armes de destruction massive qui étaient en possession des dirigeants américains au moment où ils ont décidé de lancer l'attaque militaire contre l'Irak de Saddam Hussein.
La baisse de popularité du président américain semble largement liée à la dégradation de la situation en Irak. L'après-guerre se révèle plus difficile à gérer que la guerre elle-même. L'occupation américaine s'enlise. Presque chaque jour, on annonce des attentats ou des accrochages qui font des morts parmi les soldats américains. La récente démission de David Kay, l'expert chargé de déterminer si oui ou non il y avait des armes de destruction massive, n'est pas venue améliorer le tableau puisqu'il a déclaré que, selon lui, il n'y en avait pas. Et pire, il a précisé que, depuis sa première défaite de 1991, le régime de Saddam Hussein n'était plus en mesure d'en fabriquer.
Jusqu'à présent Bush s'opposait à une telle commission. Sa volte-face est une diversion, qui devrait permettre d'éloigner la polémique, au moins pour quelque temps. Hier, le président américain se présentait comme révulsé par la menace que faisait peser les armes prétendument détenues par l'Irak. Aujourd'hui que cette baudruche se dégonfle, il fait mine de se tourner vers d'éventuels manquements des services secrets, et voilà la CIA à nouveau sur la sellette, comme elle l'avait été après le 11 Septembre.
De son côté, Colin Powell déclare maintenant qu'il n'aurait peut-être pas recommandé l'invasion de l'Irak s'il avait été informé de l'absence d'armes de destruction massive. Et, demain, on verra peut-être Bush jouer la comédie du président trompé "à l'insu de son plein gré".
Pourtant, on a déjà appris que mettre à bas le régime irakien était l'un des objectifs de l'administration Bush avant même que les tours de Manhattan ne s'effondrent, pour les intérêts de la diplomatie américaine dans la région, comme pour ceux des compagnies pétrolières et des grands trusts de l'armement dont Bush est le docile porte-parole.
Alors les raisons avancées pour justifier la guerre, du début à la fin, n'ont été qu'un empilement de mensonges et de duperies plus cyniques les uns que les autres. Ce que savait David Kay, les dirigeants américains le savaient aussi. Quant aux armes de destruction massive qui existaient dans cette affaire, elles étaient dans le camp des États-Unis et c'est ce qui explique la facilité avec laquelle le régime irakien a été balayé.
On aura vu en tout cas avec quel aplomb les dirigeants d'un grand pays impérialiste comme les États-Unis sont capables de mentir à leur propre population et au monde entier pour justifier une agression militaire planifiée de sang-froid. Cela finira peut-être par coûter à Bush sa réélection. Mais c'est bien avec ce système impérialiste qu'il faudrait en finir.