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Dans les entreprises
RATP : La direction veut se débarrasser des agents qui ne sont pas en bonne santé
Aujourd'hui, à la RATP, lorsqu'un agent ne peut plus exercer son emploi pour des raisons de santé, il peut être reclassé. Une telle situation se produit de façon assez fréquente et concerne les emplois aux conditions d'exercice particulièrement difficiles, dits emplois "de sécurité". C'est le cas, par exemple, des emplois de conducteurs de bus dont 10% des agents ont dû être reclassés mais également des conducteurs de métro ou encore des agents d'exploitation en contact avec le public.
Un certain nombre de postes peuvent être proposés en fonction des compétences et de l'état de santé de l'agent. Certains de ces postes nécessitent une requalification lourde et ne sont pas accessibles à tous, d'autres par contre nécessitent une qualification moindre et sont appelés postes de reclassement. Il s'agit entre autres de postes appelés "agents d'établissement" qui s'occupent de l'accueil dans des immeubles RATP. Ils ont en charge toutes les petites tâches qui rendent de grands services et sont nécessaires à la bonne marche de ces immeubles. Aujourd'hui, 155 postes de ce type permettent à des agents dans l'impossibilité d'assurer leur emploi d'origine de continuer à travailler.
Lors d'une réunion du Comité Départemental Economique et Professionnel (une sorte de CE de la RATP) qui s'est tenue au mois de décembre, la direction a annoncé la suppression de ces 155 postes dont elle veut "sous-traiter" les activités.
Aujourd'hui, le fait de pouvoir être reclassé sur un poste en rapport avec sa condition physique est pour la direction un "avantage" qu'elle ne peut supporter. Elle veut être une entreprise comme les autres, y compris sur ce plan; et comme les autres, elle veut pouvoir licencier à l'avenir les agents que leur travail aura rendus malades. Si la direction parvient à ses fins, ils seront dans le meilleur des cas, "réformés", c'est-à-dire qu'ils toucheront une petite pension ou bien ils seront purement et simplement licenciés.
Alors que les conditions de travail se dégradent, la direction de la RATP ne veut plus entendre parler des salariés qu'elle a rendus malades au travail. Elle signe la main sur le coeur un protocole sur l'emploi des handicapés, car cela lui évite de payer des pénalités, mais elle met à la rue les salariés dont le "handicap" est directement lié aux conditions d'exercice de leur métier. C'est inacceptable!