Saint-Denis : Manque de logements sociaux!15/01/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/01/une1850.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Saint-Denis : Manque de logements sociaux!

Dimanche 4 janvier, un incendie s'est déclaré dans un immeuble vétuste de la rue Gabriel-Péri à Saint-Denis. 150 personnes, et parmi elles de nombreux enfants, ont été évacuées par la préfecture. Elles ont été relogées provisoirement par la mairie dans une salle municipale sans eau chaude.

L'immeuble appartient à un propriétaire qui l'a laissé se dégrader pendant des années, refusant d'y faire les travaux nécessaires. La plupart des gens de l'immeuble sont à l'origine des sans-logis en attente depuis des années d'un logement social; ils ont donc occupé cet immeuble vide et, pour certains, n'ont jamais vu le propriétaire en quatre ans. Ils ne lui versaient donc pas de loyer, mais payaient l'eau et l'électricité.

A Saint-Denis, comme dans toute la petite couronne parisienne, il existe de nombreux immeubles vétustes. Certains sont laissés à l'abandon et squattés, mais d'autres sont une véritable manne pour les marchands de sommeil qui louent les logements fort cher, souvent à des familles qui ne peuvent pas avoir de titre de séjour.

Pourtant la plupart des familles de cet immeuble sont solvables et réclament un logement HLM depuis des années. Mais les municipalités, et celle de Saint-Denis ne déroge pas à la règle, ne construisent plus de logements sociaux et privilégient les logements en accession à la propriété et la construction de bureaux.

A la Plaine-Saint-Denis, la construction bat son plein, les promoteurs s'en donnent à coeur joie et les immeubles portent les noms de grosses sociétés qui y installent leurs sièges sociaux. Mais en cinq ans, 675 logements sociaux ont été supprimés à Saint-Denis et seulement 590 reconstruits, soit une perte de 85 logements.

Alors bien sûr, en matière de logements sociaux, il y a des situations beaucoup plus choquantes qu'à Saint-Denis, dans les beaux quartiers ou les banlieues chics, qui refusent de construire des logements sociaux. Malgré cela, et surtout à cause de cela, dans cette période de crise du logement, ce devrait être l'une des priorités des municipalités populaires.

Pour répondre à cette situation d'urgence, la municipalité a sécurisé l'immeuble incendié en entamant des travaux d'urgence, pour étayer les étages qui menacent de s'effondrer et pour refaire l'électricité.

Les familles, qui n'ont pas d'autre choix, comptent ainsi retourner dans l'immeuble au plus tôt. Cependant, deux étages demeureront condamnés et quatorze familles se retrouvent du coup sans logis. La municipalité promet d'en aider cinq à se reloger, mais ne prend pas en compte les neuf autres. Les familles exclues ne comprennent pas trop les raisons de ce choix, mais les négociations sont en cours. Pour l'instant, les familles continuent à camper dans des conditions précaires, dans la salle de la Légion d'Honneur!

Partager