La carte scolaire 2004-2005 : La carte de la pénurie15/01/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/01/une1850.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

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La carte scolaire 2004-2005 : La carte de la pénurie

Le directeur de l'enseignement scolaire, Pierre de Gaudemar, a présenté, mercredi 7 janvier, la répartition des postes d'enseignants par académie, pour l'année scolaire 2004-2005. Cette carte scolaire qui va se traduire par une très importante diminution des moyens en enseignants, personnels de service ou surveillants est la conséquence des restrictions budgétaires votées il y a peu, à l'Assemblée nationale.

Pour la seule année scolaire 2004-2005, le gouvernement a décidé de supprimer plus de 4000 emplois d'enseignants dans le secondaire. A cela il faut ajouter la suppression de 9000 postes de surveillants, l'arrivée en fin de contrat de 14000 aides-éducateurs, contre la création de 13000 postes d'assistants d'éducation seulement. Le nombre d'adultes dans les établissements scolaires baissera donc de 10000 personnes au moins en 2004, après avoir déjà baissé de 10 à 15000 en 2003. Enfin, au moins 5000 CES (contrat emploi solidarité) disparaissent. Onze mille postes administratifs sont également supprimés.

«Nous avons un vrai problème de fond: nous visons une meilleure efficience de la dépense publique et nous voulons être garants de l'équité, c'est-à-dire de la répartition des moyens la plus juste possible», a déclaré Raffarin. Mais la répartition des postes sur les différentes académies ne peut certainement pas être équitable, puisque le gouvernement déshabille Pierre pour habiller Paul. Conséquence de ces suppressions massives de postes, des académies doivent en effet rendre des postes pour aller combler, un tout petit peu, les trous ailleurs, avec ce que cela signifie, fermer des classes dans les écoles maternelles et primaires, fermer certaines sections ou encore supprimer des options, notamment en langues au lycée, augmenter les effectifs de certaines classes, etc.

Le gouvernement n'étant pas à court d'idées pour faire des économies, il envisage par ailleurs de supprimer les petits établissements du second degré accueillant moins de 100 élèves. De Gaudemar l'a laissé entendre assez clairement, en déclarant que «des formes de coopération et des regroupements» pourraient être envisagés à moyen terme. Pourtant, bien des parents et des enseignants réclament exactement le contraire. Il serait souhaitable de développer le nombre d'établissements avec de petits effectifs, car cela permettrait d'éliminer bien des problèmes de violence, et de mieux encadrer, et donc de mieux aider, les collégiens ou les lycéens, chose impossible dans ces véritables usines scolaires que sont les trop nombreux établissements de 2000 élèves et plus.

Mais l'éducation de la jeunesse, en particulier de celle des quartiers et cités populaires, est le cadet des soucis du gouvernement, qui est bien trop occupé à récupérer de quoi payer les nombreuses exonérations fiscales ou autres allégements de charges en faveur du patronat.

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