Irak : Des balles contre une manifestation de chômeurs15/01/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/01/une1850.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Irak : Des balles contre une manifestation de chômeurs

Dans la ville d'Al Amarah, située au sud-est de l'Irak et sous contrôle des troupes britanniques, six personnes ont été tuées et onze autres blessées samedi 10 janvier, alors qu'elles manifestaient pour réclamer du travail.

Plusieurs centaines de personnes s'étaient rassemblées devant le siège régional de la coalition pour réclamer des emplois qui leur avaient été promis deux jours avant par les forces occupantes, à l'issue d'une précédente manifestation. Au bout d'un moment, les manifestants se sont énervés. En réponse à des jets de pierre et, selon un porte-parole militaire britannique, à des coups de feu, les soldats irakiens ont ouvert le feu, appuyés par des troupes britanniques venues en renfort.

La population est excédée par les conditions de vie difficiles, le manque de nourriture, d'électricité, de soins, et surtout le chômage, auxquels s'ajoutent les exactions, les rafles et les arrestations commises par les troupes d'occupation.

Alors que les Américains sont venus prétendument en libérateurs pour apporter la démocratie au peuple irakien, les manifestations de chômeurs sont presque systématiquement réprimées, même si ce n'est pas avec la même violence qu'à Al Amarah, tandis que le niveau de vie des Irakiens, qui s'est considérablement dégradé avec les deux guerres et l'embargo, ne connaît aucune amélioration. Le taux de chômage se situe entre 50 et 60% de la population active et les salaires, pour ceux qui ont un emploi, sont plafonnés à 60 dollars par les autorités d'occupation. Dans les manifestations, outre les emplois qu'on leur avait promis (300000 pour les Américains), les Irakiens réclament que le salaire minimum soit porté à 100 euros, pour leur permettre de survivre dans ce pays qui connaît un véritable désastre économique orchestré par les grandes puissances.

En réponse, ils ont les balles des troupes d'occupation ou de leurs auxiliaires locaux. Voilà le triste visage de la «démocratie» et de la «prospérité» que devaient apporter les «libérateurs».

Partager