Gazole : La pompe à finances15/01/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/01/une1850.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Gazole : La pompe à finances

Dimanche 11 janvier, le litre de gazole a augmenté de 3 centimes d'euro à la pompe, conséquence de la hausse de 3 centimes de la TIPP (taxe intérieure sur les produits pétroliers). Cela devrait rapporter 800 millions d'euros à l'État.

Le gouvernement a invoqué, dans un premier temps, la lutte contre la pollution engendrée par les moteurs Diesel. Or tous les spécialistes reconnaissent qu'ils ne sont pas plus polluants, pour les moteurs actuels, que les moteurs à essence. Le prétexte avancé maintenant est qu'il veut financer les investissements dans le réseau ferroviaire.

L'amélioration du transport ferroviaire, des investissements, et pas seulement pour les lignes TGV, sont nécessaires. Depuis des dizaines d'années, à part ces lignes à grande vitesse, les investissements ont été réduits au minimum, mettant en cause le confort, voire la sécurité des passagers et des cheminots. De petites gares et des lignes secondaires ont été fermées les unes après les autres, sous prétexte qu'elles n'étaient pas rentables. Le réseau est à peu de chose près revenu à ce qu'il était en 1860, se limitant à relier Paris et les grandes villes. Mais si le gouvernement parle d'investissements, il se garde bien de dire qu'il va ouvrir de nouvelles lignes et de nouvelles gares, ni même qu'il va cesser d'en fermer.

Et cet argent qui est nécessaire, qui serait nécessaire en bien plus grande quantité aux chemins de fer, ne peut-on l'obtenir autrement qu'en augmentant encore la TIPP? Les autoroutes, construites presque exclusivement grâce à des fonds publics, ont été cédées (sauf un réseau) à des compagnies privées, à qui elles rapportent gros. Les sommes recueillies par le biais de ces privatisations vont arrondir dans un premier temps les ressources de l'État. Même en admettant qu'elles soient investies dans le ferroviaire, ce qui n'est pas certain, l'État a choisi de se priver de recettes futures. Donc d'hypothéquer l'avenir. Et ce n'est pas le seul secteur que les gouvernements ont privatisé, ces vingt dernières années. Les impôts de l'État diminuent quelque peu, mais vont enrichir la bourgeoisie de dizaines de milliards, en cadeaux, incitations, prêts, exonérations en tout genre. C'est là que le gouvernement devrait aller récupérer des fonds, s'il voulait vraiment se préoccuper de l'investissement dans les chemins de fer.

Mais ces 800 millions de plus récupérés sur le gazole, ce n'est pas pour mieux investir dans l'amélioration du service public: c'est tout juste un racket. Un de plus!

Partager