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Leur société
CFDT : Les mauvaises recettes de Chérèque
A l'occasion du Nouvel an, les dirigeants de la CFDT se sont offert une campagne de publicité sur les bienfaits de leur politique au cours de l'année écoulée. Les grévistes du printemps dernier et tous les travailleurs qui risquent de payer cher la collaboration avec le patronat et le gouvernement contre leurs retraites ont pu apprécier.
Interrogé par Le Monde sur l'emploi, le secrétaire général de la CFDT, François Chérèque, a indiqué pour répondre à Chirac qu'il n'était pas favorable à une loi: «Une loi ne créera pas d'emploi, pas plus qu'une loi de gauche n'a empêché les licenciements». C'est vrai. Mais ses prétendues recettes à lui ne valent pas mieux. Chérèque énumère le contenu de son catalogue: il faut un «pacte pour l'emploi», des mesures de «traitement social», créer les «emplois de demain», améliorer la formation, organiser la mobilité des travailleurs tout au long de leur vie, aider au reclassement...
Pour Chérèque, il faudrait seulement négocier. Comme si les intérêts des travailleurs et de leurs patrons étaient conciliables et comme si, à leur propos, on pouvait s'entendre entre gens de bonne compagnie. Chérèque et Seillière sont peut-être des partenaires autour d'une table de discussion. Mais pendant qu'ils discutent, les patrons mènent une véritable guerre contre les travailleurs et leurs revendications.
Dans les déclarations de Chérèque, pas un mot, pas une référence à la lutte, aux rapports de forces, à la mobilisation du monde du travail, seuls capables de contraindre les patrons à tenir compte des besoins et de la volonté des travailleurs.
Aujourd'hui, en matière d'emploi, la première urgence reste d'interdire les licenciements, en particulier dans les entreprises qui font des profits. Evidemment, il ne faut pas compter sur Chérèque ni d'ailleurs sur aucun autre dirigeant syndical pour mettre en avant cette revendication essentielle et urgente.